compteur

dimanche 4 avril 2010

L'APPÂT DE L'ARISTOCRATIE

21/05/2008 - Château de la Feuillade (Saintonge) chez Mme La Vicomtesse et M. Le Vicomte de Grébert.
"L'évolution de la peinture de Mme La vicomtesse de Grébert éclaire un chemin qui s'ouvre devant elle. L'élégance fondamentale de la noblesse qui fascine encore les petites gens (même cultivés) la conduit vers une compréhension du monde d'aujourd'hui qui ne pourra que l'illuminer. Merci de m'avoir facilité la prise de conscience du choc de deux univers. Celui dont vous êtes issue et celui que j'habite."
Je n'ai pas écrit ce texte sur le livre d'or du château. Tant de banalités s'y trouvent réunies! Mais je craignais malgré tout d'avoir l'air de donner des leçons, d'enseigner encore.
Cependant, sans parvenir à cette analyse que m'a inspirée la maitresse des lieux au château de La Feuillade, pourquoi avoir dormi ici dans cette distinction naturelle mais surannée? Je parle de choc non pas des cultures mais des positions. C'est vrai que tout peut déstabiliser ici. Je gardais acérés mes systèmes de défense et maintenais le cap de mes réflexions. J'ai constaté qu'une réunion se tenait au château le deuxième soir de notre passage dans cette résidence viticole semblable à celle où grandit Mauriac. L'image de Chouans complotant contre La République qui m'effleura un instant fut vite évacuée de mon esprit : l'Aunis et la Saintonge sont trop loin de La Vendée. Et ici, les gens de qualité aiment le cognac et le bon vin, ce qui interdit le sectarisme. J'espérais que cette réunion rassemblât chez Mme La vicomtesse de Grébert des personnes de sa mouvance actuelle, celle qu'elle pouvait avoir adoptée grâce à l'évolution qu'elle rencontra à travers sa passion de la peinture et, surtout, depuis qu'elle avait franchi le pas qui lui avait fait rejoindre l'atelier de deux professeurs de peinture qui l'ont poussée tout récemmentà joindre de la coquille d'oeuf à sa glycéro. Ce qui lui avait fait répéter plusieurs fois: "Vous vous rendez compte : elles m'ont fait peindre avec ça! Elles sont d'une créativité furieuse!"

Peut-être ne serais-je jamais allé jusqu'à imaginer cette vocation nouvelle pour la noblesse ou ce qu'il en reste  si je n'avais pas rencontré au château des gens qui n'y venaient que pour y rencontrer cette chose, s'y croire un peu, et pour capter la culture qui l'explique afin de tenter de l'introduire en vain chez eux, dans leur villa bourgeoise de gens aisés qui ont le fric mais toujours pas le désintéressement généreux qui est le fondement des castes et des clans. Ces derniers ne m'ont-ils pas déclaré qu'ils voyaient la France riche et prospère et qu'ils ne comprenaient pas que l'on se plaigne de la baisse du pouvoir d'achat? Alors que quatre millions d'enfants à côté d'eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Sans doute ne connaissaient-ils que des gens qui leur ressemblent et pas les autres Français, ceux qui ne partent pas en vacances, ceux qui dorment à plusieurs dans le même lit, qui n'ont pour distraction que la télé broyeuse de neurones car, c'est souvent TF1 leur chaîne favorite.

L'appât de l'aristocratie : un leurre qui aveugle, un vertige inutile. A deux pas du gouffre people qui est franchement néfaste. Les problèmes de la noblesse ne concernent que la noblesse.
Nous avons enchaîné notre périple avec une chambre d'hôte modeste au-dessus du val profond de Rocamadour, là où nombre de rois se sont rendus en pélerinage. Décidément, en France, chaque pas  vous fait poser vos godillots sur des traces aristocratiques.
Une nostagie pittoresque.

2 commentaires:

  1. Quelle analyse percutante !
    Vive le bouclier fiscal qui les fait prospérer encore un peu !!!

    Et à propos de peinture, qu'ont dit Nicolas, Marianne et son époux du résultat dans la salle de bains? Un petit bijou j'imagine. Et la couleur, coquille d'oeuf?
    J'ai toujours adoré cette expression qui laisse imaginer à chacun à peu près ce qu'il veut : blanc, blanc cassé, beige, rosé, ocré, brun clair... Et encore, si on se limite aux oeufs de poules!
    Joyeux lundi de Pâques
    Katrine

    RépondreSupprimer
  2. Oh! C'est pas tout à fait ça! Marianne a choisi une très bonne peinture d'accord. Mais deux teintes : fumé gris et papier recyclé! Il fallait peindre des pans de murs d'une couleur et des pans de murs de l'autre. Alors, aux frontières, il a fallu que je travaille avec les pinceaux de peinture de Nicolas! Quelle application il m'a fallu. Eh, bien, ce n'était pas assez bien! Pourtant, même la mamie avait trouvé que c'était bien. Avec ce qui restait de peinture, je leuir ai fait pour le même prix les WC, toujours avec ces deux couleurs (la peinture c'est de la Dulux Valentine, leur spéciale ARCHITECTE).
    Ah! Je m'en souviendrai de cet appart-là!
    Bonnes vacances àtoi!

    RépondreSupprimer