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mercredi 8 mai 2013

MARSEILLE CAPITALE EUROPEENNE DE LA CULTURE

Le 5 mai 2013, à 21h, j’étais sur le Vieux-Port à Marseille au sein d’une foule dense et compacte venue là, appâtée par des affiches annonçant une manifestation originale pour ce soir-là. Le Vieux-Port allait être embrasé et illuminé d’une manière inattendue. Des feux grégeois (chiffons imbibés de bitume liquide) seraient allumés un peu partout posés sur le sol, les trottoirs, les esplanades, le bord des embarcadères, accrochés à des structures métalliques mobiles ou non.


Cette ville est friande de spectacles gratuits dans lesquels la population a son rôle à jouer. Qu’aurait-il été des jeux du cirque sans la populace ?

Ce soir-là, la population de Marseille semblait avoir changé. On été entouré par des gens qui nous ressemblaient. Le métissage habituel que l’on découvre sur la Canebière, au Centre Bourse, autour du Vieux-Port, avait disparu. Ce qui m’a fait penser que les Marseillais avaient ce soir-là repris possession de leur ville. Ils étaient venus des quartiers périphériques pour participer à cette incandescence qui n’avait d’autre objet que d’attendre d’être consumée. D’ailleurs, au fur et à mesure que les brasiers s’estompaient, baissaient d’intensité, familles, enfants, vieillards, jeunes de tous âges commencèrent à se diriger en nombre vers les bouches du métro : deux heures trente pour se griser de feux antiques et s’imaginer rencontrer au détour d’un agglomérat d’êtres humains groupés autour d’une structure incandescente tournante, Gyptis et Protis enlacés, fondant une ville par la rencontre de leurs deux peuples.

Je m’en suis voulu d’avoir succombé un instant à une sorte d’instinct grégaire qui m’avait conduit là où tous mes congénères se retrouvaient parce qu’ayant répondu inconsciemment à un rituel communautaire. Notamment lorsque je me suis trouvé sous le Fort St Jean, poussé par une foule piétinante qui avançait à petits pas vers un goulet d’étranglement qui permettait d’accéder à une passerelle constituée de barges assemblées qui permettait de passer sur l’eau, les pieds secs, entre les deux forts qui dominent l’entrée du Vieux-Port. Du Fort St Nicolas au Fort St Jean donc, entre lesquels trônait autrefois le pont transbordeur de Ferdinand Arnodin que les Allemands, en 1944, détruisirent pour récupérer le fer qui le constituait.

Je me suis mis à partir de ce moment là à réfléchir tout autrement. Pourquoi tous les participants à cette nuit illuminée, qu’ils soient sur l’une ou l’autre berge du port tenaient-ils tant à passer de l’autre côté ? Pourquoi s’entassaient-ils, se pressaient-ils à s’écraser les uns les autres afin de parvenir à emprunter la passerelle qui les faisait passer d’un bord à l’autre ? Pour connaître une victoire de plus que celle qui les voyaient reprendre possession de leur ville. Ils triomphaient de l’ignominie nazie qui les avait frustrés à jamais de l’un des monuments de leur ville dont ils étaient le plus fier après Notre-Dame de la Garde, la Canebière et le Vieux-Port.

Finalement, ce spectacle sans scénario, sans acteurs professionnels, sans argument ni raison aucune, était une cérémonie, une messe gigantesque. Etre là à se couler parmi ses semblables, ces hommes et ces femmes attachés à des valeurs communes et ancestrales, offrait à chacun de tenir un rôle civique.

Le 4 et le 5 mai (puisqu’une première « représentation » avait eu lieu la veille à l’identique), Marseille éclairée du feu antique a rappelé qu’elle était bien vivante. L’agora avait pris une dimension immense par rapport à ce qu’elle avait été au pied du quartier du Panier, Place de Lenche, au temps de Pythéas.
Le peuple a rempli un vide que politiciens, magouilleurs et gangsters se sont ingéniés à creuser au long des siècles. Et cela dans un calme, une discipline et un bonheur qui donne une leçon de civisme tout comme un avertissement aux spéculateurs de tous genres.

Georges Lautier, né à Marseille 43 rue Edmond Rostand (sur la table de la cuisine) un 07/04/1934

jeudi 11 avril 2013

L'interview a bien eu lieu


L’interview a bien eu lieu. Mercredi 10 avril, à 16h30. J’ai rencontré un éditeur qui fait énormément pour les auteurs qu’il édite. Même de la radio. Il organise aussi des soirées dans des lieux divers, invité par des associations ou des établissements publics comme de petits restaus qui lui ouvrent leur porte. On y chante, on y lit quelques bonnes pages de ses écrits, on y mange une bonne soupe ensemble de manière très conviviale. Voilà un éditeur militant.

Mais suis-je l’auteur qu’il attendait ? Tout au long de l’interview qui a duré une heure il m’a sondé, exploré, soupesé, cherchant à me connaître, à me deviner. J’avais apporté avec moi trois manuscrits, un livre d’aïkaï d’un japonais nommé Matsuo Bahshô sur lequel, entre les espaces laissés par l’imprimeur, j’imite l’auteur pour accompagner chaque très court poème d’un poème reprenant sa structure que j’illustre ensuite d’un dessin. J’avais aussi avec moi un disque de quinze de mes chansons. C’est ce qui plut le plus, non pas à l’éditeur lui-même, mais à la personne qui mettait en ondes cette émission en direct. Trois ou quatre de ces chansons ont été diffusées pour entrecouper l’émission. Cette personne est auteur-compositeur-interprète. Elle m’a proposé de participer à des émissions qu’elle dirige pour y présenter avec moi ma musique et mes chansons.

Voilà que j’étais venu là pour tenter de faire vivre mes romans et que j’en repars avec une opportunité de type musical. Pour les romans, c'est moins sûr ... . De plus, ayant assisté précédemment au vernissage de l’exposition d’une amie, l’envie m’a pris de demander aux organisateurs si je pouvais exposer chez eux l’an prochain mes peintures sur polystyrène. Ils sont prêts à m’accueillir.

Trop, c’est trop ! Quand vais-je pouvoir trouver le temps de travailler mon jardin ? Et pourtant j’adore tant les roses et les arbres fruitiers, les jonquilles qui en ce moment dressent leur tête ! J’adore tant aussi des émissions de télé comme celle que la chaîne Mezzo présentait hier soir, la retransmission de la participation de Mélodie Gardot, la canadienne, au festival de jazz de Vienne en France ! Elle a profondément évolué, elle a complètement changé son style. La musique qu’elle crée, celle de ceux qui l’accompagnent, peut être rapprochée de celle qui se crée en ce moment, une musique libérée des académismes y compris celui du jazz, une musique plus proche, plus simple mais si riche, riche de tout ce que l’on peut découvrir dans l’improvisation. Je suis un fan de l’émission d’Anne Montaron sur France Musique qui s’appelle :  A l’improviste.

Boulimique donc, affamé de ces belles choses qui fleurissent aux bouts des doigts des femmes et des hommes inspirés. Gourmand de contacts, de découvertes de gens qui s’ouvrent aux autres comme cette vendeuse d’IKKS hier après-midi qui a su si bien saisir ce que je cherchais dans son magasin d’Aix-en-Provence : une fraîche veste d’été sous laquelle je mettrais un polo léger comme une pelure d’oignon ; un pantalon, bien sûr un pantalon, un jean aérien ; et, pour finir, un chèche pour le soir lorsque l’air se fait plus pointu au bord de mer.

Merci vous esthètes qui venaient voir sous ma maison qu’elles fleurs j’accroche à mon balcon.


mardi 9 avril 2013

Une grande joie!

 Ce matin, pour exprimer la grande joie qui m'étreint, je vous présente un travail mené en commun entre mon petit-fils Nicolas et moi. Il devait avoir trois ans et nous peignions ensemble sur la même feuille. Compagnonnage bien loin du modèle et bien plus incitateur que si j'avais voulu lui apprendre quelque chose car, je me lovais dans sa démarche, je l'épousais sans vouloir l'infléchir.

Et pourquoi grande joie? Parce que, grâce à une amie qui vient d'écrire une biographie sur Maria Borrély, écrivain de Haute-Provence et amie de Giono, je vais faire la connaissance d'un éditeur, Jean Darot, qui vit lui aussi dans notre région provençale. Et d'emblée, cet homme qui ne me connait qu'à travers ce que Google veut bien dire de moi, cet homme m'invite dans l'émission qu'il présente deux fois par mois sur Fréquence Mistral, une radio locale bien utile lorsqu'on souhaite se lessiver la tête des radios nationales.

Donc, une interview ou, un interview, comme vous voulez. Une interview d'une demie heure. Une demie heure pendant laquelle nous allons parler de ces grands espoirs que je porte à bouts de bras et que je vais lui remettre. Toutes sortes de textes, toutes sortes de folies qui pourraient bien sortir de mes tiroirs. Voilà pourquoi cette grande joie à laquelle je fais participer Nicolas. Un grand feu est allumé dans mon coeur.




"Une grande joie !" oeuvre de Nicolas Reysset et de son grand-père Georges Lautier

lundi 8 avril 2013

Bonifacio

Un lieu curieux. Des maisons châteaux-forts car les habitations sont à l'étage qu'un escalier raide et casse-gueule permet d'atteindre.
Pendant les vacances, l'endroit est un enfer. Tous les touristes mettant le pied sur la Corse s'y entassent. La langue de terre sur laquelle est construite la ville forteresse est étroite. Il n'y a aucun sens giratoire pour faciliter la circulation en voiture. C'est une trappe. C'est un piège. On y mange et on y boit sans trop savoir quoi. Quel gâchis de voir le site envahit par la populace ! Il faudrait mériter d'y entrer.


dimanche 7 avril 2013

Ma vieille cousine Zette

Franchement, je l’ai dessinée ainsi mais ce n’est pas le souvenir que j’en garde.
J’avais 6 ans en 1940 et Zette était déjà une charmante jeune femme sportive et sensuelle qui, pour bronzer en tenue d’Eve, allait à pieds jusqu’à la calanque naturiste de Sugiton entre Marseille et Cassis.
Pour montrer aux autres femmes de la famille que la couleur brune de ses jambes n’était pas due à des bas invisibles, elle était montée sur une chaise et avait remontait sa jupe. Toute la volaille devant elle réunie s’était extasiée à l’audace de l’unes de leurs congénères : non seulement elle osait offrir son corps au soleil, mais, dans cette offrande, elle était nue.


J’étais au fond de la cuisine, n’osant m’approcher. Je ne retins de ce spectacle que le haut de ses jambes où se dessinait le triangle de sa culotte blanche.




samedi 6 avril 2013

Les hommes-mots

Des hommes-mots ont été propulsés en montagne.
Les uns sont lisibles aux yeux des mandarins.
D'autres sont chevelus ou déjà éclatés.

Les derniers enfin se taisent. Ils détiennent un secret ...
... un secret qu'il faut gravir encore
pour parvenir à l'entendre.



vendredi 5 avril 2013

Pour franchir le Styx

Je me suis dessiné ce drôle de bateau - une barque légère en fait - pour franchir le Styx. Mais je pense qu'il n'est pas encore vraiment temps de le mettre à l'eau et de tenter  rejoindre l'autre bord du fleuve dont on ne revient jamais. Même si la colère, la douleur, l'angoisse, le dépit, la honte, le mal-être me frappent de plein fouet ces jours-ci, je vais attendre encore peu pour voir comment le gouvernement va s'y prendre pour récupérer les milliards de l'évasion fiscale de Français qui n'ont de cesse de faire de l'argent en affamant leur condisciples.


jeudi 4 avril 2013

Moulins à Vent

Tournez, tournez, Moulins à Vent de mes douleurs. Chaque tour de vos ailes creuse encore plus ma peine.
Je m'accroche aux pans déchirés de vos voiles et ma tête vire, vire à suivre les sillages de vos efforts qui restent sans espoir. Plus de grain à moudre, plus d'âmes à sauver! Que ma déchéance que vous ne pouvez élever jusqu'à ce qu'elle devienne sainteté.
Je détourne mon regard de vos tentatives  vaines. Vous ne pouvez plus rien pour moi! Laissez-moi tenter de trouver le chemin de l'effacement solitaire, de l'oubli strident qui tire une flèche à jamais.
A jamais la dissolution de l'être qui perd peu à peu ses ailes et n'offre plus de prise aux vents.



mercredi 3 avril 2013

La Reine ensanglantée


La Reine ensanglantée. Mais le Roi peut l’être aussi. Dans les jours que je traverse, je sens une main me tenailler. Je respire trop vite. Je suis contracté. Anxieux sans doute, toujours autant. Hier soir, couché pour m’endormir, j’éprouvais une tension sourde au côté gauche. Je me suis endormi avec l’idée que je ne me réveillerais pas.
Je repassais en revue le jour de Pâques où ma famille, attablée, riait à gorge déployée, me chahutant au sujet de ces travaux que j’avais effectués ces jours-ci sur du polystyrène de récupération.

A peine les ai-je vus partis lundi soir, que j’ai tout enlevé … ou presque des murs où j’avais collé ces réalisations grâce à de la patafix. A quoi me sert-il de peindre si c’est pour me ridiculiser ?

La Reine ensanglanté a un époux : un Roi que l’on étouffe.



mardi 2 avril 2013

Le Ponte Vecchio

J'étais allé à Florence. Saisi par la beauté, par l'harmonie, par la puissance.
J'ai ramené ce croquis à grands traits du fameux pont qui enjambe l'Arno, le Ponte Vecchio.
Pour le voir sous un angle favorable, avec mon copain qui a un culot monstre nous avions pénétré dans le club des canotiers de Florence, sur les bords du fleuve. Nous affichions une superbe majestueuse. Pleins d'assurance, nous avions traversé le bar où se tenaient des messieurs chics, certainement des adhérents du club. Ils nous regardèrent passer parmi eux sans broncher, nous leur souriant, eux sidérés à en tomber leur cigare.
Je réalisai ce croquis dans les transes. Je m'attendais toujours à ce que la main puissante d'un carabinier me prenne au collet pour m'éjecter de ce lieu privé.

Mais non; J'ai pu épouser tout à loisir les lignes du pont, celles de la ville qui lui sert d'écrin. Epouser parce que mon crayon suivait mon oeil et mes doigts dirigeaient la caresse. Là, au bord de l'eau jaune, je n'étais plus moi-même. J'avais la tête pleine de Leonard de Vinci, de Giotto, de Michel-Ange et de tant d'autres encore.



lundi 1 avril 2013

La Vierge à la Cerise


Vous n’êtes pas habitués à me voir dessiner des icônes religieuses. Celle-ci est vraiment exceptionnelle dans ma collection. Elle est mon interprétation d’une peinture italienne très ancienne sur bois qui est la propriété d’un couvent en Corse, le couvent d’Alésani dans la Castagniccia.

Le tableau a été récemment restauré au Musée du Louvre. Il est exposé au musée d’Aléria, ville située sur la côte orientale corse qui était capitale grecque d’abord, puis romaine dans l’Antiquité. Autour d’Aléria s’étalent de grandes plaines où l’on a de tout temps cultivé le blé. Curieusement, les Phocéens qui ont fondé Massilia (Marseille aujourd’hui et ma ville natale), 600 ans avant Jésus-Christ, en avaient fait leur grenier à blé. De Corse donc, dans l’Antiquité, des navires partaient pour approvisionner Massilia en céréales.

D’où vient ce tableau ? De Toscane sans doute. Qui l’a transporté là ? Certainement des moines Franciscains venus dans l’Île de Beauté pour l’évangéliser, apporter la culture italienne à ces montagnes sauvages. Des quantités de chapelles romanes datent de cette époque. Le chant polyphonique a certainement été introduit à cette époque par ces mêmes moines Franciscains.

Tous les ans, pour la fête du couvent d’Alésani, le tableau sort de son musée et, escorté de motards de la police nationale, remontent dans la montagne où on l’a trouvé pour que les habitants puissent l’admirer le temps que durent les festivités.

J’en ai fait un élément essentiel de mon roman School Fiction qui, dans sa deuxième partie se déroule dans une île de la Méditerranée qui ressemble beaucoup à la Corse. Je prétends que le tableau que l’on  adore actuellement, n’est pas le vrai, l’authentique, celui que les Franciscains introduisirent dans l’Alésani dans les années 1320 ou 1330. L’original était le trésor d’un schisme religieux dont les membres appliquaient à la lettre les enseignements de St François d’Assise, celui que le pape actuel a pris comme modèle. Ils ont été exterminés sauvagement par les armées du Pape auxquelles s’étaient alliés les Seigneurs dominant l’île. Le tableau original de la Vierge à la Cerise aurait été mystérieusement protégé et aurait échappé au désastre sans que l’on sache toutefois où il se trouve.

Les autorités religieuses ont dû commander une copie de ce tableau afin que soit perpétuée l’adoration que les populations lui portaient à l’origine. Ainsi, on s’était débarrassé d’un schisme gênant tout en conservant les objets qui fixaient l’adoration populaire. Du moins, c’est ce que j’ai imaginé dans mon roman. Mais ne n’est peut-être qu’une caricature de la vérité. Ce qui explique que mon interprétation de La Vierge à la Cerise en soit une.


Vieux-Port

Je donne en plus lisible le texte noté sur ce dessin en haut à gauche :

"Tiens-le bien, le petit, toi là-haut, qu'on t'a fait plus grosse que ce qu'il faut, hé!"

L'artiste qui a dessiné le Vieux-Port tel qu'on peut le voir aujourd'hui à Marseille, lance depuis le Quai de Rive-Neuve cette recommandation à la Vierge (appelée La Bonne Mère). Il ne voudrait pas qu'elle lâche l'Enfant Jésus qu'elle tient dans ses bras!


vendredi 29 mars 2013

Dieu égyptien


On aurait découvert depuis le Printemps arabe un nouveau dieu égyptien.
Je le verrais bien au Musée du Caire, place Tahir.

Construit par un architecte français, ce musée enferme un nombre incalculable de pièces. Sans doute qu'au milieu de ces "antiquités", mon dieu paraîtrait un peu trop érotique aux Frères musulmans.
Et pourtant! Si les Dieux confectionnés par les hommes l'avaient été pour l'humanité et non pas pour les prêtres, croyez-vous qu'ils auraient laissé de côté le sexe? Ah! Dieux de l'Olympe, que ne revenez-vous pas enseigner la sagesse de la Grèce antique au monde!

jeudi 28 mars 2013

Erotic Hand


La main est peut-être ce que l’homme a de plus cher. Les Egyptiens de l’Antiquité ne s’y trompaient pas qui coupaient celles de leurs ennemis.
Certes le cerveau, ce continent que les neurosciences commencent à décrypter, ne fait-il pas notre orgueil ? Ne fait-il pas également notre honte ? Voici que malgré tous les efforts de nos scientifiques, de nos juristes, de nos artistes, de nos médecins, de nos ingénieurs, de nos moralistes, de nos philosophes, de quoi l’humanité a-telle accouché ? De guerres et de sang, de haine et de jalousie.

La main sait ce qu’il faut faire pour allumer du feu, caresser un chien, faire naître le désir. Ma main, une main érotique s’il en est, se veut le lieu de terminaisons nerveuses infinies. Elle sophistique le plaisir à deviner ce qu’attend le corps de l’autre. Ma main s’ouvre aux autres.


Vous savez que si vous allez vers un chien, même s’il aboie et a peur, il faut avancer calmement vers lui en lui tendant votre main ouverte, la paume levée ?

Main érotique ou Erotic Hand.

mercredi 27 mars 2013

MANGUE


Mangue du goût lointain
à laquelle se donnent mes papilles.

Nul besoin que tu m'appâtes :
Je suis rivé à tes couleurs.

HAÏKAÏ de Matsuo Baskô

J'avais acheté chez mon libraire (La Ruelle) un petit livre sur beau papier (Edition La Délirante). Ce nom vous dit quelque chose?
Un petit livre sur lequel deux à trois haïkaï par page seulement sont transcrits. Ce qui laisse de la place pour celui, moi, qui voulait pénétrer l'esprit de cette forme poétique, sachant bien que nous, Européens, avons du mal à entrer dans les finesses et sophistications orientales.
Je suis donc en train, à temps perdu, quand cela me prend, de compléter chaque haïkaï d'un autre construit sur les mêmes structures syntaxiques que l'original. Je dessine aussi quelques traits qui ont un rapport, soit avec le haïkaï de Matsuo Bashô, soit avec le mien.
Il ne s'agit nullement pour moi d'un piratage mais bien au contraire de la recherche d'une fraternité avec un lointain confrère que j'admire et remercie. Que j'honore - du moins je l'espère - en l'imitant, en m'enrichissant de sa production. C'est comme un oblat en quelque sorte, comme lorsqu'un laïque s'agrège à une famille monastique sans prononcer de voeux.

Voici donc deux pages de ce recueil de Matsuo Bashô.



Page 1 

 En plein jour
Sa nuque est toute rouge
la luciole

En plein vent
Sa rotondité est toute galbée
Le spinnaker


La mer s'assombrit
La voix des canards sauvages
Est à peine blanche

L'espoir s'assombrit
Le cri des désespérés
Est tout juste audible


Fin de mois sans lune
J'enlace un cyprès de mille ans
En pleine tempête

Fin de mois sans argent
Je serre les lacets
En pleine panade


Page 2

Secrètement la nuit
Les vers dans les châtaignes
Sous la lune

Goulûment l'été
Les fruits dans les paniers
Sous nos papilles


Pas même un chapeau
Et comme je suis trempé
ça alors

Pas même un baiser
Et comme je suis aimant
ça alors


Neige et neige
Cette nuit de fin d'année
Lune claire

Fruit et fruit
Cet automne de fin d'été
Pommes rouges


Bien sûr, pour chaque haïkaï, le texte de l'auteur est "droit" et le mien est en italique. En italique pour m'incliner devant le maître et marquer ma déférence.
Honneur à Matsuo Bashö

De la part de Georges Lautier




mardi 26 mars 2013

Une huître fossile

Trois vues de la deuxième huître fossile découverte dans mon jardin en 25 ans.
Sur le plan esthétique, cette forme est une merveille, lourde et compacte lorsqu'on la tient en main. La main qui semble être faite pour lui donner un berceau. Avez-vous remarqué combien, lorsqu'on la tient retournée pour la préparer au couteau qui va l'ouvrir, l'huître que l'on va consommer épouse avec connivence et délice le creux de la paume et des doigts qui vont la sacrifier ?

Je l'ai dessinée sous trois angles pour envoyer ensuite le dessin à deux de mes deux petits-enfants qui étaient en vacances en Corse avec leur grand-mère, dans sa maison natale. Nous étions en 2008. Ne croyez pas que j'avais boudé cette année-là les vacances en Corse, non. Mais j'étais le gardien de notre maison de Digne les Bains pendant qu'une armada d'ouvriers s'affairaient à conforter celle-ci de 48 micro-pieux s'enfonçant dans l'argile jusqu'à 11, 50 mètres afin d'y trouver une marne solide et résistante.

Dans mon isolement, ma solitude que seules les émissions rendant compte des Jeux Olympique se tenant cette année-là à Pékin venaient rompre, j'avais tenu à partager cet émoi que l'on éprouve, à travers des objets comme des fossiles, à renouer avec un temps qui est toujours en nous parce que nous en sommes héritiers et, même, solidaires. La chaîne qui nous lie, un grand'père et ses petits enfants, l'huître fossile venait l'élargir à l'évolution des espèces en racontant ce qu'a été notre histoire commune.



dimanche 24 mars 2013

La Beauté

S'il y a une âme dans tel morceau de musique, tel dessin, telle peinture, c'est nous - ou l'interprète, l'artiste - qui la mettons. Tout comme pour la beauté.

Fermée, la partition ne nous dit plus rien. L'âme est notre construction. Elle n'existe que parce l'humanité a cette aptitude de se fabriquer des systèmes esthétiques.


lundi 18 mars 2013

La Petite Ecolière

Toute contrite et pressée,
cartable dans le dos,
elle chemine vers son destin.

Le passage en 6° va être une révolution.
Les portes de la vie s'ouvrent devant elle.
Voilà pourquoi elle a soigné sa coiffure.



Guerrier nippon



Mais d'où m'est venue l'idée de ce curieux guerrier?
Sans doute comme d'habitude : le besoin de tracer des traits,
de couvrir du papier de sinuosités lénifiantes.
Puis naît une forme possible.
Que l'on s'ingénie à parachever afin qu'elle se présente telle
qu'elle devient compréhensive.
Tout cela offre de longs moments
loin de toute préoccupation financière, politique ou amoureuse.
L'être se trouve propulsé ailleurs.
Il s'aère et le corps se plie à des gymnastiques nouvelles.

jeudi 14 mars 2013

Tour de défense

Vieux fantasme, la tour de défense imprenable. Puis, il y eut les canons et, très vite, il fut désuet d'en construire.
Alors il fallut bien mettre en place d'autres moyens de résistance. Et l'on s'enferma dans les idéologies. Depuis, on se regarde en chiens de faïence d'une tour d'ivoire à l'autre, nous narguant du haut de nos nouveaux fantasmes.




mardi 12 mars 2013

Tutu broussailleux

Voyons un peu ce que tu portes sous ton tutu broussailleux mon cher travesti!



lundi 11 mars 2013

HOMO DOMESTICUS


La récente journée de la femme m’a fait penser que le sort de certains hommes-toutous n’est peut-être pas aussi désolant que celui de la femme punching-ball, mais qu’il mérite d’être pris également en considération. Vous allez voir pourquoi.

Très tôt ce matin, comme à mon habitude, je descends l’escalier qui, au sortir de ma chambre, me conduit au niveau du rez-de-chaussée de la maison. Avec un ongle de ma main gauche qui balançait je ne sais pourquoi, j’accroche la structure en polystyrène que j’ai réalisée récemment. Celle dont j’ai posté deux photos dans mon blog il y a quelques jours. L’objet est allongé, composé de trois longs morceaux de polystyrène accolés. Au collage, et après qu’elle soit peinte, la structure s’est arquée. Je l’ai regretté un temps. Mais, maintenant, cet objet me fait penser à certains boucliers pas très larges que l’on trouve chez certaines tribus africaines avec lesquels les guerriers détournent de leur corps les lances ou les flèches qui tentent de les atteindre. C’était précisément ce que j’ai cherché avec cette composition : éloigner de moi les  attaques et les coups, ceux qu’en famille on peut se décocher. Vous savez bien, par amour, dit-on. Jamais autant qu’à cet instant matinal m’est apparue la réalité de ma condition. Je puis confirmer que si ces temps-ci je tente de m’évader par la réalisation d’objets picturaux, sculpturaux ou graphiques, c’est bien parce que j’affirme ainsi une autre réalité de ma nature, à savoir mon existence créatrice. Car je revendique cette existence en moi de pulsions fabricatrices, de réalisations inventives. Au plus haut point chez moi, alors que pour d’autres cette tendance peut n’être que passagère et néanmoins bienfaisante. Quant à ce qui me concerne, elle m’est salutaire, indispensable.

Mais avec la réflexion, elle se révèle, comment souvent, illusoire. Regardez : qu’ai-je choisi comme matière ? Du polystyrène ! Mais c’est un objet si volatile qu’un coup d’ongle l’écorne, l’altère, lui brise ses lignes ! Certes, je vais repasser de la couleur sur ce tout petit espace de blanc originel qui est maintenant apparu. Et le choix de ce matériau si fragile, s’évanouissant en cent millions de bulles au moindre choc, à la moindre tentative de perçage, de sciage, ce choix signe l’évanescence de ma tentative de survie, de ma révolte. C’est que mon existence aujourd’hui n’est plus que celle d’un homo domesticus, cette espèce que l’on rencontre dans les cuisines, les jardins, les boutiques, portant les sacs de madame, effectuant des tâches ménagères subalternes, à qui il est interdit d’innover, d’avoir des idées domestiques rompant avec les savoir-faire convenus.

C’était ça ma vie jusqu’à ce que s’y ajoute un épisode remuant la famille tout comme un tsunami l’aurait fait. J’avais réclamé le respect pour certains membres de la communauté dont je suis le lointain responsable. Que fait là en effet l’enfant dont ce n’est pas l’anniversaire lorsqu’on distribue des cadeaux à tous les autres ? N’est-il que le faire-valoir de ceux qui sont fêtés, réunis dans le même délire de cadeaux parce qu’ils sont tous nés en janvier ? J’ai ressenti l’injustice de ces réunions de famille. D’autant qu’elles ne se produisent pas pour l’autre, l’isolée,  parce qu’elle est née en juin !
Je suis devenu un gâche plaisir en une seconde lorsque j’ai fait remarquer, sinon l’injustice, du moins la maladresse. C’était lorsque tout le monde fut parti, après que la fête s’était avéré réussie. Alors que j’avais tout fait en bon homo domesticus pour qu’elle le fût.

Eh, bien ! Je reste marqué par cette insolence. Je dois garder, pesant sur mes épaules comme un péché originel, ce désordre que j’avais introduit dans le groupe de mes proches qui avaient organisé cette réunion. Tous leurs efforts étaient subitement anéantis. Et c’était moi le coupable ! Qu’à jamais je sois marqué par la honte et l’ignominie ! Que les dix ans de mon petit-fils demeurent comme un clou planté dans mon cœur !
Fuir ! Fuir après cet imbroglio ? Mais cela m’éloignerait de mes petits-enfants, qu’ils aient leur anniversaire en janvier ou en juin. Alors, comme un fou, je me suis mis à coller puis à peindre du polystyrène. Cette matière qui ne m’assure de rien et qui peut me claquer dans les doigts à tout moment !

samedi 9 mars 2013

Palmiers, bananiers ou cocotiers?

Palmiers, bananiers ou cocotiers,
je vous observe en catimini
faire des gestes aux passants.


vendredi 8 mars 2013

EXPLIQUER

Expliquer a toujours été une mauvaise habitude chez moi. J'ai réalisé cet idéogramme chinois sur du polystyrène. L'oeuvre est ainsi très légère. Elle peut se placer sur n'importe quel mur avec un peu de patafix de chez UHU. De cette façon, je fais gaffe, je me tais, je garde mes explications pour moi. Lorsqu'on est trop vieux, on ferme sa gueule, non?


jeudi 7 mars 2013

"Pinède en feu" et "En forêt".

Il me restait du noir, de l'acrylique noire. On n'en fait plus rien lorsqu'elle est sèche. C'est la peinture de l'instant, quoiqu'on puise repasser couche sur couche. Qu'en faire? Deux feuilles de beau papier dessin traînaient par là. J'ai rapidement recouvert inégalement ces feuilles pour en faire un fond. J'ai laissé sécher. Puis, de nouveau voilà que j'avais du noir en trop au fond de la coupelle qui me sert de palette. J'ai ressorti ces feuilles-fond et je les ai recouvertes de traits tourmentés.

Voilà pourquoi vous avez maintenant "Pinède en feu" et " En forêt".




mercredi 6 mars 2013

Entre deux dessins


Dès le début du XX° siècle, la génétique est venue bousculer les idées que l’on se faisait jusqu’alors sur l’économie naturelle du monde vivant.
Les croyances ancrées par des siècles de religiosité fondée sur le Livre (la Bible) avaient fait croire à la fixité de ce monde, à son immutabilité, à sa pérennité.
Tous ces concepts ont volé en éclats, entraînant avec eux les théologies qui les avaient engendrés.
C’est heureux. L’Humanité peut enfin mieux se comprendre aujourd’hui en sachant d’où elle vient et où elle peut aller.
Sur ce dernier point, ontologiquement, elle sait que c’est vers un petit tas de cendres qu’elle se dirige. Phylogénétiquement, tout et possible, même sa disparition.

Il faudra attendre, pour savoir, que la prochaine glaciation ait lieu.

Petite Maison Naïve

C'est une veine que j'exploite quelquefois.
Ce pourrait être autrement, mais c'est ainsi.
Très gauche, puéril, facile, schématique.

On pourrait en illustrer des albums pour enfants.
Mais les parents de ces enfants m'interdiraient de les leur faire lire et,
encore plus, de les leur offrir!


Femme Sphinx

On pourra appeler ce dessin "Femme Sphinx". La femme n'est-elle pas elle-même un mystère?
Femme-enfant, femme-mère, etc.
Il faut arrêter là et regarder le dessin pour se faire une idée.


lundi 4 mars 2013

URK

Une sorte de colosse massif.
Ses pieds ne sont pas d'argile, mais de plomb.
Il a cette allure qu'ont les lourdauds sans problème
qui avancent sans porter aucune attention aux marguerites.

C'est le matin,
le moment où URK sort de sa forêt.


dimanche 3 mars 2013

Peintures sur polystyrène

Je vous avez parlé de cette furie créatrice qui m'a pris à la suite d'une grande douleur sentimentale. Nous venions de recevoir des meubles et pas mal de plaques de polystyrènes allaient être jetées. Je m'en suis emparé et j'ai commencé à m'en servir de support pour y peindre à l'acrylique. Ces oeuvres sont ultra légères et peuvent être "accrochées" partout avec de la pâte à fixer. Cela ne tâche pas les murs : plus besoin de percer les murs.

Je vous présente trois de ces créations qui sont plutôt décoratives :









Lorsque vous regarderez ces photos de mon travail du mois de février de cette année - c'est donc très récent - j'aurais peut-être pu me débarrasser des spams horribles qui polluent depuis un moment mon blog. J'ai communiqué à Google ce problème et j'attends de voir si on peut parvenir à nettoyer tout ça.
Par avance, je m'excuse de cette intrusion malfaisante.
Merci.

Appel au secours!

Je suis absolument désolé. Vous avez certainement découvert que ce site est pollué par d'abominables individus qui apparaissent sitôt que vous cliquez soit sur "commentaires", soit sur un dessin à agrandir par exemple. Je veux parler de sites pornos pirates. Je ne sais vraiment pas comment me débarrasser de ces intrus. Si quelqu'un peut m'aider, je serais plus que ravi, sauvé même!
Merci par avance à qui me donnera le truc pour me débarrasser de ces envahisseurs!

samedi 2 mars 2013

Les yeux de la burqa

Les yeux de la burqa? Je les ai vus sur la Canebière, à Marseille, en 2008.
C'est assez impressionnant! C'est sùr que le mystère est dedans, bien loin.
Jusqu'où?


mercredi 27 février 2013

CRACQ LE ROUGE

Crack Le Rouge est l'un de ces êtres pressés de courir après la mode. Qui fuit les eaux profondes pour ne rester qu'en surface. Une surface lisse sur laquelle il surfe.
Enflammé! enflammé par des babioles tant philosophiques que mercantiles.
Il vit le marché, le marché vacillant, au fil des jours changeant. Toujours prêt à craquer, craquer avec le monde que Crack Le Rouge pousse à l'abîme pour son plus grand profit.

Ce petit texte accompagnait le dessin qui suit. C'était l'été 2008. Il s'est vérifié à l'automne suivant. Crack Le Rouge avait même réussi à mettre en défaut la vénérable Caisse d'Epargne.
Qui gagne en effet lorsque la finance devient folle? La finance bien sûr!


mardi 26 février 2013

Lettre à Agathe


Cet été-là, en juillet/août 2008, je n’étais pas parti en vacances en Corse avec ma famille. Je devais monter la garde chez nous pendant que d’énormes travaux étaient effectués pour renforcer les fondations de notre maison.
Un soir de blues, j’écrivis à ma petite fille Agathe, partie en Corse avec toute la smala dans la maison familiale de sa grand-mère.

« Chère Agathe,
Sache que chaque fois que je passe près de la cabane, je repense à toi qui as si bien agencé ce coin charmant. Il faudra repasser l’inscription que tu as tracée au pyrograveur afin que l’on ne puisse douter en aucune façon que ce refuge appartient à deux p’tits renardeaux, ton cousin Nicolas et toi.
Avec Mamie, chaque fois que nous nous y trouvons, nous évoquons vos jeux en ce lieu. Nous le voudrions agréable et beau, fait de nos mains, comme l’est la cabane, elle-même fruit de nos efforts. Nous imaginons l’enrichir d’une barrière, d’un abricotier que nous planterions pas loin. Des iris, je vais en mettre en place ces jours-ci. Mais quelques touffes de lavande conviendraient parfaitement aussi.
J’ai presque terminé d’aménager le petit coin sous le chêne où nous avions pris le repas de midi avec toi, Nicolas, Mamie et moi, ce jour de printemps où il faisait si beau ! Tu te souviens ? J’ai fait en sorte que le sol soit bien plat, puis je l’ai recouvert de cailloux afin que nos pieds ne soient ni dans la poussière, ni dans la boue. Ces cailloux assureront un bon drainage. Où les ai-je trouvés ? Tout autour de la cabane d’abord ; ce qui ajoute de la propreté que je n’ai pas manqué de réaliser, notamment en coupant ces grandes herbes folles dont vous décriez l’inélégance avec juste raison. Puis, manquant de pierres, je suis allé en quérir sur un tas où j’accumule celles que je ramasse un peu partout dans le terrain ou lorsque je tamise du compost. Et bien qu’elle ne fut pas ma surprise hier, lorsque je chargeais ma brouette de ces pierres ? Au milieu de ces éclats de minéral j’ai trouvé une trace de vie : un fossile d’huître qui date de l’époque secondaire, lorsque la mer recouvrait notre région, bien avant l’apparition des Alpes. La coquille n’est pas complète, la partie supérieure a disparu. Mais la concavité dans laquelle vivait l’animal est conservée. C’est la deuxième que je trouve dans le terrain de Dieye. Le volume de cet objet –(oui, l’animal n’est plus aujourd’hui qu’un objet !)- est magnifiquement dessiné, avec beaucoup d’équilibre et de pureté. Très compact, très classique, avec des stries et des reliefs harmonieux. Lorsqu’on le soupèse, il pèse légèrement plus qu’un œuf. Il épouse le creux de la paume de la main comme s’il se lovait dans cette niche afin que l’homme le protège encore et lui manifeste son respect d’avoir su venir de si loin depuis tant de temps.

J’ai connu aussi hier un autre émerveillement. J’allais vers le fond du terrain, là où j’ai mon composte. J’avais dû débarrasser les petites caves de tous les outils de jardin, brouettes et autres ustensiles de manière à les soustraire à la fureur de la poussière que déclenchent les foreuses des ouvriers. J’avais retourné la charrette verte en plastique pour éviter qu’elle ne s’emplisse d’eau en cas de pluie. Malgré tout, lors du dernier orage, de l’eau était restée dans une partie creuse de l’engin. Et devine qui était venu y boire ? Une jeune merlette, depuis peu sortie du nid et pas tout à fait autonome encore. Je l’ai effrayée en m’approchant. Elle s’est refugiée dans l’ombre et le treillis de la haie.
Tiens ! me dis-je. Une assoiffée ! Je vaquais à mes affaires.
Cependant, cette rencontre me fit réfléchir : à part les jours d’orage, où les merlettes vont-elles satisfaire leurs besoins d’eau ? J’ai donc imaginé d’en donner plus à l’animal que ces quelques gouttelettes restées prisonnières d’un recoin de la structure de la charrette verte.
Des dessous de pots traînaient par là, à découvert, loin de la haie protectrice. Ils contenaient de l’eau en plus grande quantité. Je les ai rapprochés de la haie et, lors d’un nouveau passage, j’ai surpris ma merlette s’y baigner, sans s’effaroucher du tout, restant même en place comme si elle m’invitait à la rejoindre.

J’ai repensé à vous, à toi, à Nicolas, vous que cette année je ne verrai pas grandir pendant tous ces jours de grandes vacances. Mais me voici rempli d’amour pour vous grâce à cette merlette. Demain je vais garnir d’eau fraîche et renouvelée ces dessous de pots comme je t’écris aujourd’hui pour que ne se scinde pas la chaîne qui nous lie.

Ton Papi qui embrasse sa grande Agathe chérie,



Cachine et Tournin

Deux amis d'enfance qui en ont fait pire que pendre. Et ça déconnaît!, ça déconnaît sur les marchés, dans les pubs, les clubs, les bancs de l'école!
Ils riaient! Je les ai figés juste au moment où ils allaient faire sauter leur pétard!


lundi 25 février 2013

NEIGE

Nous avons des années de plus en plus neigeuses. Dernièrement, voici quatre photos que j'ai pu prendre depuis mon salon.




Mais mon saule pleureur commence à verdir. Il est souvent annonciateur du printemps en marche. Peut-on espérer que cette année encore il ne se trompe pas?

mardi 19 février 2013

LES MOTS QUI CHANTENT LE BONHEUR


Voici que, parce que les cupides et les avides de l’ultralibéralisme se sont mis à faire dérailler la lourde et fracassante machine du capitalisme, nous sommes entrés en crise. Une crise exclusivement financière qui découle de cette folie récente de l’humanité : la spéculation sur l’argent. Il faut bien poser cela avant de commencer à réfléchir aux principes qui doivent fonder le fonctionnement des sociétés humaines.

Au contraire de cette réflexion, aujourd’hui, notre gouvernement soi-disant socialiste va commencer à s’attaquer aux allocations familiales, aux retraites, aux dépenses de santé. Cela  pour tenter de ramasser, en un tour de main, quelques miettes pour essayer vainement de combler les gouffres abyssaux que les traders et quelques banquiers (qui ont failli à leurs missions premières) ont creusés à grands coups de cuillères à pot dans les richesses provenant du travail des humains, de leur intelligence, de leur savoir-faire et de leur dévouement à l’espèce que nous constituons.

Il est temps de refuser ces rafistolages, ces bricolages injustes. Il faut repenser les principes de gestion et de fonctionnement de la société du XXI° siècle. Nos dirigeants, ceux qui nous perdent et, parce qu’ils ont été élus, s’arrogent le droit de ne pas penser rationnellement, sont devenus irréalistes. Ils sont incapables d’envisager un fonctionnement économico-politique différent de celui qui les a produits. Ils ont la tête dans le sac. Vous me direz, les précédents n’avaient-ils pas, eux, la main dans le sac ?

Il va falloir que très vite l’espèce humaine se prenne en charge. Que l’on redonne à chacun sa place et sa part dans la conception de l’ouvrage essentiel qui consiste à faire fonctionner les nations pour le bien de tous. Il est temps de faire fi des combines et des manœuvres de minorités décérébralisées qui se sont laissées manger par l’argent, cette brillance trompeuse parce que stérile et dangereuse car, comme il est utilisé aujourd’hui, l’argent n’enrichit que lui-même, travaille uniquement à s’accroître. Il tourne en rond. Son monstre devient incommensurable. Ne parle-t-on pas de milliards de milliards de dollars alors que certains tendent la main en nous demandant une petite pièce, s’il vous plaît ? L’argent ne sert plus à protéger la femme, l’homme, le vieillard et l’enfant. L’argent ne sert plus à faire sa place à la jeunesse.

La terre sur laquelle nos ancêtres se sont succédé les a toujours vus savoir se prendre en charge, s’insurger contre les aberrations politiques menant aux catastrophes guerrières. Faisons en sorte qu’il en soit de même aujourd’hui quant aux catastrophes financières. 90% des Français ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. Il faut qu’ils se réveillent et annihilent ceux qui mènent leur existence à sa perte, nos espoirs à l’anéantissement, nos enfants au suicide. Il est temps d’interdire aux fous, aux insensibles, aux irréalistes de gouverner.

Et pourtant, j’assistais il y a un jour ou deux à une émission de C DANS L’AIR. Qu’y vois-je, se tenant malgré tout un peu dans l’ombre ? Un ancien conseiller de ceux qui viennent, il y a une ou deux législatures, de nous plonger dans le marasme. Un monsieur qui continue à fourvoyer des gens puisqu’il dirige maintenant un cabinet de conseils. Ne fallait-il pas profiter de sa présence sur le plateau pour démolir ses propos, anéantir ses prétentions explicatives, lui remettre la tête à l’endroit ? Peut-être par souci d’équité les producteurs avaient-ils jugé bon de le faire figurer dans le groupe de ceux qui débattaient ? Mais l’équité, cette règle d’or de la gestion sociale, ces messieurs-là savent-ils ce qu’elle est ? Sa présence aurait pu être utile si elle avait servi de repoussoir à des gestions empreintes du déni de l’humain, du mépris de la mise en œuvre des principes qui fondent notre espèce. Il n’est qu’à relire la Constitution qui nous gère pour savoir quels sont ces principes. Ils ne sont pas utopiques : ils sont dans les textes fondamentaux. Mais combien les connaissent-ils encore ? Combien ne s’ingénient-ils pas à les contourner ?

Il est temps d’en revenir aux fondamentaux, dit-on dans une équipe de rugby qui essuie défaite sur défaite. Et pour une nation ? Une nation valeureuse qui, lorsque certains patrons se sont trouvés en prison pour collaboration avec le Nazisme, a su remettre en selle des entreprises qu’elle a fait fonctionner en faisant des profits. Profits qu’elle a rendus aux actionnaires lorsqu’on a commencé à s’inquiéter de ces preuves données, partout en France, par la classe ouvrière prouvant qu’elle était capable de s’autogérer. Laissez l’homme entreprendre, laissez-le s’organiser. Vous serez surpris de son imagination, de son sérieux, de son abnégation. De son bonheur.

Combien de politiques d’aujourd’hui connaissent-ils encore les mots qui chantent le bonheur ?

dimanche 17 février 2013

Une photo d'Agathe


Bonjour,
C'est l'une des photos que notre petite fille Agathe vient de nous envoyer. Les autres lui appartiennent et, sans son autorisation, je ne peux vous les montrer. Il y a une exception pour la mienne qui date de quinze jours.
Elle a réuni toutes les sommes qui lui étaient offertes à Noël pour s'acheter un réflex numérique. Elle le découvre. C'est merveilleux, même si, pour le moment c'est encore un peu conventionnel.
Le grand-père tout heureux!

vendredi 15 février 2013

Sur du polystyrène



Deux exemples de travaux réalisés récemment sur des plaques de polystyrène accompagnant une livraison récente de la maison Bo Concept. La surface de ces plaques a l'avantage de présenter de toutes petites alvéoles dans lesquelles la peinture acrylique se loge irrégulièrement. Pour les faire tenir au mur il faut malgré tout les coller au dos sur des plaques de carton (provenant elles aussi de la même livraison de meubles).

Je tenais à détourner ces objets de leur attribution initiale. C'est une attitude bien connue qui date du ready made. Lorsque j'ai vu la baguette de pain de Man Ray peinte en bleu au Musée d'Art Moderne de Paris, j'ai compris que des portes s'ouvraient grandes pour les activités picturales et graphiques. A l'école notamment, pour les enfants, on avait là tout un continent de possibilités pour les faire approcher la création et vivre la transe qu'elle déclenche en nous.

Mais une fois terminées, ces "oeuvres" doivent être placées sur des murs. Chez moi, j'en remplis les murs du bureau où je travaille. Mais impossible de penser les accrocher dans d'autres pièces. Elles pourraient pourtant avantageusement remplacer certains "tableaux" bien plus conventionnels!

jeudi 14 février 2013

EPI DE MAÏS (encre de Chine)

Voici un dessin à l'encre de Chine. Cet exercice calme les nerfs et l'angoisse. On se retrouve seul dans un univers où rien ne peut nous servir de guide. L'écho laissé en nous peut-être d'autres dessins avec lesquels il faut alors prendre de la distance. Mais il est vrai que tout n'est pas neuf : on retrouve ses outils, les précautions d'emploi comme ne pas trop charger la plume pour éviter les pâtés! Eh, oui! Voilà une bonne école de maîtrise de soi car, la main n'est pas la seule à être en jeu. Tout le corps se mobilise pour que soit maîtrisé le bout de la plume.




Après le 03/02/2013

J'ai cru un moment après la dernière réunion de famille du 03/02/13 que tout était fini pour moi. Mais la violence méditerranéenne que j'ai transmise à mes descendants n'a d'égale, heureusement, que l'amour de l'autre que nous ne pouvons pas refouler définitivement en nous.
Je suis "entré en peinture" pendant tout le laps de temps qu'il a fallu pour que nos sentiments passent de l'amour à la haine et réciproquement. Nous venions de recevoir de nouveaux meubles pour finir de rénover la maison (puisque'il n'est plus possible de rénover ses habitants) ; de nombreuses plaques de polystyrène grandes et n'attendant qu'une chose, qu'on les couvre, traînaient partout. Et il me restait pas mal de peinture acrylique. Je suis parti comme un dingue dans cette activité. J'ai tout de suite constaté qu'étant ultra légères, ces plaques tenaient parfaitement au mur grâce à de la patafix judicieusement placée. Pour l'instant j'en remplis les murs de mon bureau. Vous les verrez peut-être un jour. Peu importe d'ailleurs, cette activité n'avait pour seul objet de me permettre de m'investir dans un projet esthétique, souvent palliatif à d'autres désirs impossibles à réaliser.
Cependant, à chaud encore et avant de mettre les mains dans la couleur,  j'ai tracé ces quelques traits pour poser la première pierre d'un monument que je placerai à côté de bien d'autres. Il commémore un jour de tempête dont je suis sorti vivant. Il se nomme "Après le 03/02/2013".

mercredi 6 février 2013

FEVRIER 2013, mercredi 7


FEVRIER  2013, mercredi 7

Je ne voulais pas trop t’aimer.
Je ne voulais pas dérober ton âme.
Je ne voulais pas t’empêcher de déplier tes ailes.
Tu as ton monde, tes joies.
Je sais qu’il est dangereux
d’absorber l’autre au sein de l’amour qu’on lui porte
jusqu’à l’étouffer de tendresse.

Aussi gardais-je pour moi mon plaisir.
Je faisais simplement la sentinelle.
Près de toi, sans te toucher, à te voir grandir,
seulement grandir.
J’étais heureux de cela ;
mais en me méfiant tout de même de ma main
que j’aurais pu tendre vers toi.

Et puis le fracas survint dans lequel, avec raison,
tu pris le parti de ta mère.
Moi, grand-père, j’ai rangé mon amour pour toi.
J’ai accroché aux murs tes derniers dessins,
ceux du jour de tes dix ans.
Je te garde en moi pour te donner de ma force,
simplement en exemple
et pour que tu grandisses encore en étant toi.

Toi, cette promesse que tous attendent.
Toi, cette Paix que tu m’as offerte pendant dix ans.

samedi 26 janvier 2013

COMPLICES (bonnes pages)

Mon real polar intitulé COMPLICES est chez un éditeur spécialiste du roman noir. Je n'ai aucun espoir. Ils vont le lire et j'en tremble. Malgré tout, chose promise, chose due, je vous glisse sous le manteau aujourd'hui deux à trois pages de ce roman.

Nous sommes au tout début, dans les premières pages. La première de mes héroïnes, Diane Bérangeon, vient de relever le courrier. Elle le transmet à son époux hémiplégique depuis quinze ans et ne pouvant plus parler.  Elle a mis de côté une lettre lui étant adressée à elle personnellement. Elle n'en a pas parlé à son mari.

Elle déposa en tas tous ces papiers sur une petite table accessible depuis le fauteuil dans lequel Arthur passait ses journées. Au même instant, la lettre revint à son esprit : qui pouvait bien lui écrire ? Avec ses filles, les contacts se faisaient par téléphone, à la rigueur par e-mails. Sa cousine d’Orléans n’écrivait jamais ; un coup de fil de temps en temps pour avoir des nouvelles. Elle se dit qu’il fallait qu’elle trouve le temps dans les moments qui allaient suivre pour décacheter cette lettre.

Et puis mince, la préparation du repas de midi attendra. Elle s’assura qu’Arthur était branché à sa télé, le regard un peu vide devant la magnificence du grand écran que ses filles lui avaient offert pour la Fête des Pères cette année. Il n’avait que ça pour le relier au monde. D’ailleurs, c’était une excellente façon de l’occuper. Diane laissait la porte ouverte du petit salon attenant à la cuisine dans lequel ils se trouvaient, lui et sa télé. Elle pouvait s’assurer ainsi que rien d’anormal ne se produisait et lui pouvait se tenir au courant de l’avancement ainsi que de la nature du repas aux bruits et aux fumets qu’il percevait provenant de la pièce voisine.

Elle ouvrit le tiroir du buffet, prit la lettre et s’adossa au meuble pour découvrir à son aise le contenu de la missive. 

Un couteau de cuisine qui traînait là lui facilita la tâche. Elle n’avait pas de hâte. Elle prenait son temps comme pour déguster encore plus l’attente en la prolongeant. Donc, pourquoi se précipiter sur l’enveloppe, la déchirer sans précaution ? Elle n’aimait pas ce désordre que créaient sur les tables des enveloppes de courrier déchirées à la main. Le couteau laissait par contre une fine déchirure sur le papier qui n’altérait en rien l’objet. Le contenu pouvait y être glissé après lecture, retrouver son écrin et on pouvait presque penser ensuite que la lettre n’avait même pas été ouverte pour garder son secret.

Quel était précisément le secret contenu par l’enveloppe que tenait en main Diane ? Sans trembler pour autant, elle se disait que c’était étrange cette lettre qui lui était nommément adressée. Un peu d’émotion la gagnait à être reconnue comme personne autonome par rapport à son époux. Tant de plis arrivés par courrier postal ne faisaient d’elle que l’épouse de M. Arthur Bérangeon. Bien sûr, elle avait conscience d’exister en tant que personne dans la vie de chaque jour. Très vite après son mariage elle s’était procuré des occasions qui lui avaient permis de conquérir une certaine indépendance dans le domaine des relations sexuelles. Mais cela restait dans l’ombre, dans le secret. Une lettre à son nom qu’apportait le facteur était comme la reconnaissance officielle de son existence propre.

Elle glissa délicatement la pointe du couteau de cuisine entre le rabat qui la cachète et l’autre face de l’enveloppe, là où elle a été pliée et collée : il s’y trouve toujours un faible bâillement qui permet l’intrusion d’une lame pointue. Et, sans geste brusque, presque lentement, après avoir trouvé le passage, elle fit avancer la lame. Délicatement car, et si c’était la lettre d’un amoureux ? Elle ne voudrait pas le blesser … . Elle pensa qu’elle était ridicule d’avoir encore de ces idées-là à son âge.

Voilà, l’enveloppe pouvait maintenant laisser entrer deux doigts qui permettrait à Diane d’extraire la feuille de papier qu’elle contenait. Aucun parfum apparemment ne s’exhalait. Une lettre simplement administrative alors ? Voyons. Tapée à la machine, ou plutôt non : transcrite par une imprimante après avoir été rédigée sur un ordinateur. Une entête à gauche composée d’un titre : COMPLICES, comme s’il s’agissait d’une entreprise. Et oui, effectivement c’était bien une entreprise qui lui écrivait, puisque la missive commençait par Chère Diane Bérangeon, notre entreprise … .

Diane leva la tête, prête à ne pas poursuivre la lecture de la lettre tant elle était déçue d’avoir cru à une surprise heureuse. Pourtant, instinctive comme elle l’était, se serait-elle trompée ? L’émoi qu’elle avait ressenti depuis qu’elle avait trouvé cette enveloppe dans sa boîte l’aurait-elle induite en erreur ? Habituellement ce trouble agissait sans jamais faillir. Elle l’avait vérifié dans maintes circonstances. Elle dressa presque avec lenteur la lettre devant elle, la tenant à deux mains pour bien en apprécier l’allure, la construction. Oui, c’était une lettre administrative, du moins dans son allure, son style. Mais son contenu, lorsque Diane en eut la révélation, la fit chercher vivement une chaise pour y trouver refuge.

En voici le texte :

Chère Diane Bérangeon,

Notre entreprise « COMPLICES » s’adresse à vous comme à tous ceux qui rencontrent des problèmes semblables à celui qui vous préoccupe actuellement. Nous sommes là pour vous aider à mettre un terme à vos tourments.
Vous savez de quoi nous voulons parler. Il est temps pour vous d’agir si vous voulez profiter des dernières belles années qui vous restent à vivre. Nous pouvons vous faire des propositions. Mais nous n’en dirons pas plus aujourd’hui car, bien sûr, votre discrétion et la nôtre sont le garant de la réussite de notre entreprise.
Si vous voulez connaître notre proposition, allez sur votre boîte numérique. Vous y avez un mail qui vous attend.
Nous vous souhaitons une bonne soirée.

La Direction de COMPLICES.

Stupéfaite ! Diane était stupéfaite ! Muette, pétrifiée, sans voix, sans réaction. Qui l’avait démasquée ? Qui connaissait ses pensées les plus profondes, le désir immense qu’elle avait de se libérer, de se débarrasser d’un poids énorme à ce moment même de sa vie ?"