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jeudi 30 septembre 2010

Chat, mon chat



Nous avions un chat tout noir avec les yeux du diable. Nous l'avions appelé LUCIFER.
Il s'était autoproclamé le chéri de madame. Ils s'aimaient! Ils s'aimaient! Que j'en étais fou de jalousie!
Après maintes blessures et avanies survenues dans des bagarres féroces, après quelques accidents avec des voitures et des grands fracas d'os, il mourut ; d'une morsure de vipère sans doute.
Dans le paragraphe 4, lorsque je dis "des deux côtés en même temps", je cite l'un de mes écrivains favoris , Jean de La Fontaine qui dit cela dans sa fable : "Le chat, la belette et le petit lapin".
Bonne soirée au coin du feu avec votre chat sur les genoux.

mercredi 29 septembre 2010

OPIO - Côte d'Azur

Photo prise depuis le Parc de Loisirs du village d'Opio, près de Grasse. Ce dernier week-end nous y étions avec Nicolas. C'est à Opio que le terrain est l'un des plus chers de la Côte d'Azur. Parce que c'est là que se trouvent les plus grandes propriétés,cachées dans la verdure et assez loin de zones à risques.
En fait, Opio est tout aussi bien sécurisé que certaine zones de Californie mais sans mur ni vigile. Simplement la nature protège ses habitants.
Devant la maison, des oliviers taillés en forme de pompons. J'ai pensé à des pom-pom girls dansant devant la maison de leur maître.

mardi 28 septembre 2010

Les Blogs

A travers eux, on peut découvrir la tendresse, l'amitié, la sympathie, le plaisir de découvrir telle photo, tel beau sentiment. On peut entrer doucement, sur la pointe des pieds dans l'intimité de prénoms dont on ne connaît rien d'autre que ce qu'ils veulent faire savoir.On expose aussi ses tourments, ses rages, ses rêves, ses délires, n'est-ce pas?. Mail le blog n'est pas qu'un exutoire, un ersatz de vie fabriquée. Il peut laisser transparaître nos appétits, notre dépendance à l'autre. Notre désir de garder la main tendue et d'en prendre d'autres. Dans la pluralité la plus licite, dans l'abandon à 20, trente correspondants qui viennent vous manger dans la main.
Ce sont des sensations d'un  type nouveau que nous apportent tous ces messages entrecroisés, ces visages que l'on voit à peine, qui veulent se cacher quelquefois. Pourtant, on devine toujours leur douleur excistencielle, leur recherche pour survivre, leur amour de l'humanité, leur confiance dans les bons sentiments. Et même les visages cachés se dévoilent car, ce qu'il compte de voir, c'est l'intérieur des âmes. Et c'est plein d'images dans toutes ces bouteilles à la mer que sont les blogs.

lundi 27 septembre 2010

MARINELAND - LES DAUPHINS

Quelle synchronisation pour ce saut en duo!
Dos à dos notre couple de dauphins.


Trois dauphins disent au revoir en agitant leur queue sur l'ordre de leur soigneur.


Deux soigneuses propulsées chacune par un dauphin que l'on distingue à peine dans l'eau.


Et hop! Sautez à travers le cerceau!
Des cerceaux à peine visibles tournent au bout des trois dauphins.


Jonglez avec ces ballons qu'ensuite, d'un coup de queue vous enverrez dans les tribunes où se pressent les spectateurs! (Il n'y a pas de photos qui soient réussies pour cet excercice, malheureusement!)

MARINELAND - LES DAUPHINS

Le bassin des dauphins.Le spectacle va commencer. Quelle foule!

dimanche 26 septembre 2010

MARINELAND

Samedi 25/09/2010, sous un beau soleil, nous étions au parc de loisirs Marineland à Antibes, près de Nice.
Nicolas n'habite pas loin et nous lui avions promis cette visite. Il est fou des orques, des dauphins, des requins, etc. J'oubliais : des murènes aussi. Il en a vu une cet été en Corse.




Voici quelques photos. La dernière est plus artistique que documentaire. C'est une otarie qui montre son nez. Mais au fond de l'eau d'autres otaries nagent. L'effet est assez curieux.
Mais voici les dauphins! Et les petits pingouins.



Bientôt d'autres photos.

vendredi 24 septembre 2010

Bonjour Nicolas!

Nous sommes arrivés à Grasse en passant par la montagne, empruntant cette fameuse Route que Napoléon prit lorsqu'il s'était échappé de l'Ile d'Elbe. Le temps était maussade et plus nous descendions vers la mer, plus les nuages étaient lourds.
Dans les rues de Grasse, il était 16h30. Toutes les écoles dégorgeaient des enfants heureux d'aller vers un week-end sans table, sans banc, sans cahier. Les voitures, une derrière l'autre, avaient envahi les rues. Nous n'avancions plus. Il nous fallait traverser toute la ville pour rejoindre ton école du quartier  rural de St Mathieu. Une petite école dans la verdure avec un premier bâtiment ancien où l'on avait préparé le certificat d'études dans le temps. Et puis, accolé, un bâtiment neuf où on avait logé deux classes maternelles. Dans l'une, celle des trois ans, c'est ta mère qui dirige une trentaine de fillettes et de garçons de trois ans qui ont tout à apprendre de la vie collective et du respect de l'autre. En un an, ta maman transforme ces sauvageons en élèves rangés et polis, désireux de savoirs plutôt que de querelles. Elle y parvient ; à force d'acharnement et de ferme trendresse.
Nous devions venir te chercher à la sortie, à 16h30. Trop tard! Malgré toute la bonne volonté du pilote, il était 16h55 lorsque nous nous présentâmes à l'école. Un cahier, consulté par la responsable de la garderie, nous dit que tu étais parti avec ta mère ... qui n'avait pas allumé son portable et qui n 'avait pas lu le message que nous lui avions envoyé lorsque nous passions à 1250m, au col de Valferrière. Le message devait la rassurer : "Nous arrivons. Mais du retard pris sur la route." C'était vendredi et tout le monde semblait partir en week-end.
Vous étiez déjà rentrés à la maison. C'est toi qui a ouvert, radieux. Nous étions là. Et demain peut-être, comme le temps semblait vouloir s'arranger, nous irons à deux pas et quelques roues de voiture au parc Marineland entre Biot et Antibes. Tu connais, je sais. Mais tu ne te lasses pas des orques, des dauphins, des manchots, des murènes, etc.
Déjà tu vas dormir et sous l'oreiller tu plonges dans des eaux poissonneuses.
Tu es heureux. Et nous donc!

lundi 20 septembre 2010

AU REVOIR, NICOLAS

Cela faisait bien trois mois que tu n'étais pas venu en week-end dans la maison de Digne.


En descendant de voiture, tu avais dans les yeux ces vertiges que la route sinueuse qui va de Grasse à Digne occasionne quelquefois.

Mais tu as fait fi de ce désagrément et tout de suite tu es parti en courant vers la porte d'entrée pour te faire embrasser par Mamie. A peine entré, il a fallu que tu te réappropries tout les objets que tu aimes, qui sont à toi ou que tu as annexé. Tu as vérifié dans chaque tiroir que ceci et cela était bien toujours en place. Tu as joué avec ceci et cela que tu connais par cœur. Mais, avec tes 7ans1/2, tu commences à lorgner maintenant vers le rayon des BD que tu découvres. Tu reviens aussi vers les encres que j'utilise parfois. Et tu t'essayes à la plume sergent-major dont les becs s'écartent pour pouvoir faire des pleins et des déliés. Ganté de cuir noir (où avais-tu dégotté ces gants?) tu pianotais sur le clavier de mon deuxième ordi (pas le portable, celui qui me sert pour la musique). Que faisais-tu là? Tout bonnement tu envoyais des virus à tous ceux qui correspondent avec moi par internet. Rien que ça. Et, si donc tu avais des gants, c'était pour ne pas laisser d'empreintes!

Cette première nuit, tu as dormi au rez-de-chaussée, près de la chambre où dormaient tes parents. Il fallait bien les laisser veiller sur toi, toi qui leur avait fait faire tant de soucis lorsque tu étais tout petit. Mais il est vrai qu'il n'est plus utile de reparler de cela puisque c'est passé, hein?

Le lendemain, au grand jour, ce fut le jardin où nous courions ensemble. Ah! la tendre cabane que vous avez voulu appeler "Les p'tits renardeaux" ta cousine Agathe et toi. A l'autre bout du terrain, la caravane qui sert d'abri à mille objets roulants comme tricycle, tracteur, trottinette que tu as essayé une fois de plus dans le "mur de la mort", cette pente raide qui débouche dans le verger où l'on t'entend hurler ta griserie à descendre comme un fou en évitant d'abord le cerisier dernier planté puis l'énorme pommier qui donne de délicieuses reinettes que nous cueillons ensemble quelquefois.

Le match de foot de rue, la partie de rugby prétexte à nous rouler dans l'herbe de la pelouse, le déguisement de chevalier avec son heaume confectionné dans du papier par l'adroite Mamie.

Tout, tu nous as tout fait faire : les goals, les arrières, les demis de mêlée, les chasseurs de sauterelle, les descendeurs du mur de la mort car tu as réussi à nous faire asseoir pour cela sur le tricycle de ta cousine lorsqu'elle avait trois ans!

Mais en te couchant le deuxième soir, tu as vomi. Tu n'avais pas digéré les poivrons farcis du repas de midi. Ah! Toujours cet estomac. Non, n'en parlons plus nous avions dit. A mon avis, une nuit près de tes parents ça suffisait. Ton lit sali au rez-de-chaussée il fallut bien te coucher dans la chambre du haut attenante à celle de Papi et Mamie. N'était-ce pas ce que tu cherchais en fait? Ne vous inquiétez pas! as-tu déclaré à tes parents. Si ça ne va pas, j'appelle Papi et Mamie. lls sont à côté.

Puis il fallut bien remonter en voiture et repartir vers Grasse. Sitôt que le moteur se mit à vrombir je te vis changer de tête. Déjà, tu avais mal au cœur? … ou plutôt c'était la tristesse? Oui, la tristesse. J'ai compris quand je t'ai vu tourner la tête pour ne pas nous voir quitter ton champ de vision quand la voiture s'est mise à rouler. Tu as préféré ne plus nous voir pour ne pas trop souffrir. Tu as réussi à dominer ainsi ta grande peine.

J'ai eu à ce moment une grande admiration pour toi : tu sais déjà comment soigner la douleur et contourner la souffrance. C'est la marque des êtres sages qui savent prendre sur eux. Et aussi des grands garçons qui savent que le week-end prochain ce sont Papi et Mamie qui feront la route à l'envers et qui partiront de Digne pour aller chez toi à Grasse.

dimanche 19 septembre 2010

CLAIR EST EN MON COEUR (chanson)



Les choeurs derrière moi font un peu guimauve. Mais l'amour n'est-il pas langoureux, même lorsque l'être aimé a disparu?

samedi 18 septembre 2010

C'EST LE JOLI PRINTEMPS (chantée)



Non, je ne me trompe pas de saison. Mais je voulais vous faire entendre une petite chanson toute fraîche et sans arrière-pensée. Enfin, presque.
Pourtant, cette chanson que j'ai composée sur des paroles de Maurice Fombeure se trouve dans un recueil de chansons pour enfants que le CRDP (un organisme officiel) de l'Académie d'Aix-Marseille m'avait édité. C'est il y a bien longtemps!

vendredi 17 septembre 2010

Ce que dit BAUDRILLARD dans "Cool Memories"

samedi 18 septembre 2010


Jamais peint : je respecte trop la peinture.

Jamais de politique : je respecte trop le pouvoir pour le prendre.

Jamais de philosophie : je respecte trop la pensée pour la trahir.

Jamais prétendu à la vérité : je la respecte trop pour la mettre en péril.

Jamais cru en la réalité : je la respecte trop pour y croire.

Jamais eu l'imagination de la mort : elle doit rester une surprise.



J'ai ajouté pour ce qui me concerne:

Jamais écrit : j'ai trop peur de me retrouver nu.


Voulez-vous vous essayer en commentaires à trouver d'autres formules du même type?

SIMILITUDE

vendredi 17 septembre 2010
18:06

J'avais un copain. Un drôle. Un violent dans ses propos parce qu'il ne se supportait pas tel qu'il était alors qu'il avait pourtant construit lui-même sa silhouette.

Il accrochait à ses volets ouverts sur la rue, au rez-de-chaussée, des poèmes d'un ésotérisme effréné. Il appliquait pour les écrire les idées des tendances ultras de l'analyse poétique.

Les curieux qui passaient devant chez lui pour aller visiter le château voisin ne voyaient pas ses poèmes. Ils passaient même sans savoir que ces petits papiers flottant au vent avaient quelque chose à voir avec de la poésie.

Il enrageait de ne pas être lu, de ne pas être entendu. Comme le serait un blogueur délaissé, un blogueur qui s'ennuie parce qu'aucun visiteur de son blog ne lui laisse de commentaire.

Mon copain ne savait pas que l'appel lancé à l'autre est une forme de violence, que l'égo racoleur se perd dans une agression stupide et vaine.

Il est mort depuis en n'ayant connu qu'un seul lecteur, moi-même qui lui avait tapé ses textes afin qu'il puisse tenter de les faire éditer. En vain, évidemment.

Peut-on mourir aussi d'un blog qui se réduit, se réduit à ne plus être qu'une peau de chagrin?

Ne va-t-on pas vers un blog, le cœur gonflé d'espoir pour, finalement, s'apercevoir que nos amis sont si pris par leur famille, si coincés par leurs activités nourricières, si accaparés par leur fébrilité consumériste, qu'ils passent -ou même évitent- notre fenêtre où brinqueballe aux vents l'arsenal de nos grimaces.

jeudi 16 septembre 2010

L'appétit d'utopie (version cajun)



Nous étions allés visiter la Fondation Maegt. Nicolas mon petit-fils a pris des photos et m'a demandé du papier et un stylo pour prendre des croquis des oeuvres exposées. Une utopie, de celles qui animent les artistes.
A propos d'artistes, lors de la visite de cette Fondation que l'on vient voir du monde entier, nous avons croisé un orchestre cajun. Je leur ai sifflé ma mélodie et voilà ce qu'ils en ont fait.

mercredi 15 septembre 2010

L'APPETIT D'UTOPIE (chanson rageuse) de Georges Lautier


Un bon coup de révolte, de révolte un peu contre tout, le monde d'aujourd'hui bien sûr, mais le monde qui m'environne, celui que j'avais cru construire et qui s'écroule. Que sont les êtres chers devenus? Où dorment les baisers de feu que nous avions dispensés en retour de ceux qui nous enflammaient?
L'utopie pourtant nous soulève encore et nous croyons à demain ou un peu plus si nous savons attendre.

lundi 13 septembre 2010

Et si c'était un cadeau?

"La vie émotionnelle des Gram" sera la suite de "Monter la vie à cru"


Deux fois à la fin de mon vrai premier roman, j'ai entrouvert la possibilité d'en écrire un deuxième qui prendrait le relais du premier. Les vibrations que j'ai ressenties lors de la rédaction de ce premier ouvrage m'ont bouleversé. Je reste encore sur ma faim, je voudrais replonger dans le délice de l'écriture romanesque.

L'idée de rouvrir cette porte, de replonger dans l'univers virtuel d'une création libre de toute contrainte rédactionnelle me fascine. J'ai trop besoin de vivre des émotions, de créer des personnages. Ces êtres que j'ai fait vivre, qui sont mes doubles, tous sont les émanations de ma personne. La schizophrénie évidente qui se manifeste dans mon écriture et, en général chez l'écrivain, signe mon désir de me décupler, de prendre divers visages. Déjà, je suis un autre et je fais écrire et signer quelqu'un qui se nomme Justin Deville. Ce Deville raconte les aventures de mon héros Hunt Gram, héros que l'on retrouve dans une autre somme de chapitres intitulés "Hunt Gram+Sources". Même les personnages féminins sont habités par mon fluide : ils parlent au féminin pour ma personne. Cette personne qui insuffle la vie aussi à tous les personnages masculins. Je suis, en écrivant "L'homme pluriel" de Bernard Lahire.

De plus, après l'été que j'ai passé ici à Valle d'Alésani en juillet/août 2010, confronté à des individus totalement décidés à combattre mes idées et ma personne - celle que je présente au grand jour - j'ai hâte de me couler dans un texte. Car, la rédaction elle-même, la construction du texte, les recherches orthographiques autant que syntaxiques, sont ma passion. Une passion qui va jusqu'à l'outil grapheur, le support, l'heure et le moment de la rédaction. Je suis lorsque j'écris. Un homme de l'écrit que l'ordinateur transcende. Quelle merveille que l'hypertexte!



Voici, ci-dessous, des éléments pouvant être utilisés dans cette suite de "Monter la vie à cru". Des idées pour garnir "La vie émotionnelle des Gram", un deuxième roman peut-être pas aussi cru que le premier. Un roman où la sensibilité des acteurs pourra devenir le centre de l'œuvre, le vrai personnage du roman. Je vais conserver le style "blog", les divers caractères représentatifs des mentalités différentes des personnages. Oui, le style "blog" peut naître. Et il serait si intéressant que ce deuxième roman soit entièrement numérique, permette au lecteur d'ajouter ses commentaires, ses réflexions pour vivre encore plus intensément son existence de lecteur. Et si l'Ipad, tout nouveau venu sur la scène des gadgets électroniques, boostait l'édition numérique? Le style "blog", pour un roman, ne pourrait-il pas ouvrir l'ère du roman à la toile, suggérer des liens avec des sites à consulter tout au long de la lecture?



NOTA : Pour les fans du blog DELIRE, je peux adresser le texte du premier roman par e-mail à ceux qui me le demanderaient par un commentaire dans lequel ils s’engageraient à m’adresser des échos de leur lecture à : g.lautier@infonie.fr.

CHIESA D'ALESANI



"Chiesa d'Alesani" est un morceau qui veut honorer l'église de Valle d'Alésani en Corse. Il n'y a pas d'orgue dans cette modeste église de village. C'est pour cela que j'ai prévu un harmonium puis une guitare, c'est toujours facile à transporter, tout comme les instruments à cordes qui complètent l'instrumentarium.
L'accompagnement musical des offices n'est que rarement instrumental. Il est plutôt assuré par les voix des chanteurs des Confréries. On entend alors de magnifiques chants polyphoniques.
Les photos qui accompagnent le morceau ont été prises cette année dans la maison natale de mon épouse.

dimanche 12 septembre 2010

Le mistral : cause ou conséquence?

Ne devrait-on pas souvent se demander si, comme à l'instant je suis en train de le faire, il n'est pas lassant pour l'autre d'écouter notre discours professoral.


Lorsque plongé dans un microcosme de quelques huit à dix individus vous avez à passer bien deux mois, il arrive inexorablement que des sujets abordés dans les discussions vous font sortir d'une réserve polie ou d'un stoïcisme dont vous aviez juré de ne pas vous départir.

Vous dites alors avoir lu que, avoir appris que, avoir déduit de, avoir eu l'intuition que, enfin toutes choses que vous savez et que les autres ignorent. Vous passez pour un intarissable professeur, un professeur un peu radoteur qui finalement n'apprend rien aux autres mais plastronne devant eux de son savoir.

Et pourtant vous voyez bien que s'ils sont ainsi, disent cela, c'est qu'ils n'ont pas eu l'information qui donne la clé, qu'ils n'ont pas la réflexion qui permet de sortir d'un point de vue partagé par la communauté , qu'ils préfèrent la paresse des savoirs tout faits aux risques que fait courir la connaissance que l'on est entrain de construire.

Bêtement, on peut s'imaginer que le mistral chasse les nuages ; alors que ce sont des déplacements de masses d'air qui le créent. Il n'est qu'une conséquence et non pas une cause.

Tout est à l'avenant bien évidemment. Mais taisez-vous! Vous venez ici en vacances, considérez que l'on est bien gentil de vous accueillir. Ne perturbez pas l'ordre public!

Heureusement le berger rêveur vous invite à regarder la montagne où deux de ses juments s'en donnent à cœur joie en toute liberté. Sans un mot, vous vous êtes compris car, ce que vous cherchez tous deux ce n'est que de l'amitié et non pas absolument avoir raison!

vendredi 10 septembre 2010

PAYSAGE (pour deux harpes)



Aujourd'hui, le "Paysage" est vu par deux harpes. Les photos ont été prises à  Antibes (Côte d'Azur). On y voit le port de plaisance et, au fond, les sommets enneigés des Alpes.

jeudi 9 septembre 2010

PAYSAGE (version instrumentale jazz)



Voici la 3° version de PAYSAGE, une chanson qui se décline en fonction de l'humeur du moment. Ici, je pense à Quinquabelle qui dans son blog a une rubrique "Humeur du matin". Je l'entends siffloter cet air, un jour tristement, le lendemain avec beaucoup d'entrain! Allez l'entendre sur
Quinquabelle 2008.blogspot.com.
Salut et bonne journée. Elle va être splendide la journée, ici en Haute-Provence. Qu'est-ce que je vais encore travailler dans mon jardin délaissé pendant deux mois!

mercredi 8 septembre 2010

PAYSAGE (instrumental avec flûte)



Un paysage peut apporter diverses émotions suivant qui le regarde. Encore faut-il ajouter que ces émotions peuvent varier pour un même individu en fonction des états d'âme de celui qui l'observe et s'y plonge. C'est ce qui a fait naître les différentes versions de cette composition. En voici une dans laquelle j'ai donné une place importante à la flûte.
Les photos sont d'Ajaccio et la dernière représente les Îles Sanguinaires qui se trouvent au sud de la ville.

PAYSAGE (chanson de G. Lautier)


Pour vous présenter cette chanson, j'ai réutilisé le procédé employé par ma petite fille Agathe lorsqu'elle a préparé le karaoké qu'elle a organisé cet été en vacances en Corse. Grâce à Power Point elle accompagnait les morceaux à chanter par les paroles présentées à l'écran du portable pendant que passait la musique. Il fallut répéter plusieurs fois bien sûr. Mais tout fut sérieusement fait et nous nous sommes bien amusés.
Pour vous, j'utilise Windows Movie Maker qui me permet de mettre en place un procédé semblable. Le difficile est de coordonner musique et paroles. Vous me direz si vous pouvez suivre les paroles sur votre écran pendant que vous m'écouter chanter.
A vous lire.

mardi 7 septembre 2010

La St Jean

Nous avions prévu de rentrer de Corse après la fête de la St Jean. St Jean le Baptiste, celui que l'on figure avec sa crosse et son agneau. Il est le saint patron de Valle d'Alésani. Le 29 août, on le sort de sa petite chapelle et on lui fait faire le tour du village, en tirant quelques coup de feu en l'air quelquefois et en disant quelques prières.
Bien sûr, je me mêle aux personnes (de moins en moins nombreuses chaque année) qui participent à la cérémonie. Présent au village, je m'intègre même si je garde mon indépendance d'esprit. Là-bas, je fais partie d'une communauté qui a ses rites et je les respecte, les rites, mais principalement les gens qui les pratiquent.
C'est pour cela qu'après la partie religieuse de la fête, je participe ensuite à la partie sociale et tout autant rituelle qui consiste à se rendre dans les familles qui accueillent les cousins, les amis qui viennent des villages environnants pour rencontrer les autochtones.
Cette année, deux familles recevaient chez elles. L'une était constituée par des Corses souvent nés en Corse mais ayant fait leur vie sur le continent. On trouvait là essentiellement des descendants d'un même couple ayant eu une descendance nombreuse. Ils vivaient déjà au XIX° siècle dans la maison dont mon épouse a hérité, la maison familiale. Certains sont enseignants, médecins, notables en fait. Leur existence s'est souvent déroulée au service de l'Etat français.
La compagnie s'en mettait jusque là de mets délicats qu'elle accompagnait de champagne pendant que des questions sur la progéniture de l'un et de l'autre des oncles faisaient le fond de la conversartion. On prenait des nouvelles de la famille. On était replié sur ce concept. Nulle autre personne ne participait aux ripailles et aux conversations "mondaines" dans cette grande maison neuve.
Le climat me pesait, les propos me faisaient quelquefois m'étouffer. J'avais hâte d'aller rejoindre l'autre famille qui dans le village respectait cette traditon de l'accueil, mais en l'ouvrant à quiconque passait par là. C'était une famille de bergers dans laquelle tous les membres étaient nés sur l'île et y peinaient chaque jour pour assurer sa subsistance. Je savais que des chanteurs y étaient invités et je voulais me mêler à eux le plus vite possible.
A la première occasion (un cousin qui prétextait une longue route à faire pour quitter la réunion de famille) je quittais la cérémonie guindée dans laquelle plastronner était le premier souci. Et j'arrivai chez mon copain César, car c'était sa famille qui avait table ouverte pour ceux qui passaient par là.
Tous étaient dans le jardin, autour de tables garnies et de verres remplis. Epaule contre épaule, serrés sur des bancs sans savoir qui était à vos côtés. J'ai appris plus tard qui était celle avec qui j'ai parlé surtout. Des chanteurs, il y en avait dans tous les coins. Ces gars ne peuvent pas chanter s'ils ne sont pas en confiance, au contact charnel de leurs amis au milieu desquels ils s'expriment. L'inspiration au bout d'un moment est très forte, l'envie de se faire entendre provient d'un désir profond de se fondre, avec les amis et la montagne derrière. J'ai pensé qu'il y avait comme une force tellurique qui faisait s'exprimer ces gars, des jeunes et des vieux qui se trouvent en empathie avec la nuit, la chaleur humaine dans laquelle ils baignent, le terroir qui les porte. J'étais enfin ce soir-là dans un lieu qui me ressemble. L'authenticité des propos, des rires, des encouragements à tel et tel autre des chanteurs avait quelque chose de poignant. Chaque chant est une improvisation, une incantation à la nature, un cri spontané manifestant sa joie et son émotion de se trouver ainsi au centre du monde. Ce groupuscule soudé autour de la voix montant dans la nuit m'a réconcilié avec l'humanité. Sans rire, oui, sans rire et sans emphase.
Que l'homme est beau, bon et brave lorsqu'il chante ce qu'il aime!

lundi 6 septembre 2010

Pause musicale

"Le Pendu", une chanson malgré tout légère (tout dépend de celui qui est au bout de la corde).
Voilà qui va vous détendre de toutes ces histoires corses. Mais vous ne perdez rien pour attendre : dès demain la suite!

Pause musicale



Laissons pour aujourd'hui le compte rendu des vacances corses de 2010, une année mémorable. Nous reprendrons car, il y a encore bien des choses à dire.

Une chanson un peu légère pour nous distraire? Voici "Le Pendu".

dimanche 5 septembre 2010

Réjouissons-nous!

Cependant, dans l'Alésani cette année des changements importants sont intervenus. Quatre filles à peine pubères ayant entre 12 et 13 ans se sont trouvées réunies au village pendant une quinzaine de jours. Ce fut par leur rencontre et leurs activités communes que la vie a envahi ce microcosme en train de s'essouffler. Les "vieux" n'ont pas tous senti à quel point ces quatre êtres découvrant la vie ont bouleversé les traditions (que l'on s'entête à vouloir maintenir à tout prix dans ce haut pays au-dessus de la mer). Cet escadron juvénile a fait table rase des anciennes pratiques domestiques, langagières, sociale et même morales.
Deux de ces filles sont des vacancières qui passent un mois par an avec leur famille dans des maisons qui sont celles de leurs ancêtres. Elles sont donc héritières d'un passé qu'elles ne cherchent pas à connaître. Elles importent avec elles une autre façon de vivre : celle des jeunes du continent. Les deux autres vivent toute l'année dans leur île, mais au bord de la mer, là où l'activité s'est déplacée, là où l'habitus ressemble à ce que l'on peut trouver à Marseille ou à Digne. Elles ont toutes fait de la danse. Elles ont toutes un appareil photo numérique et un téléphone portable dont partent de nombreux sms et textos. Agathe, ma petite fille, une des filles, a même un Ipod. Toutes écoutent de la musique, sont au courant des derniers tubes.

Elles organisèrent pour commencer un karaoké qui engloba les adultes vacanciers, pas ceux résidant en Corse. Cette activité étant "nouvelle" n'est pas très recherchée par la population autochtone. Nous avions travaillé avec Agathe (surtout Agathe) à placer sur mon ordinateur portable les paroles des chansons que nous nous proposions de faire chanter. Tout était programmé grâce à Power Point, notamment le déroulement des paroles synchronisé avec la musique que l'on allait chercher sur des disques de karaoké, mais aussi sur l'Ipod, les téléphones portables. Les grands parents aussi ont chanté. Avec Agathe, nous avions choisi Pour un flirt de Michel Delpech que nous avons chanté ensemble. On a bien ri et, surtout, les filles ont joué le jeu. Il est vrai qu'elles avaient glissé dans la liste des chansons des morceaux du répertoire actuel.
Deuxièmement, notre groupe de donzelles, dont chacune exhibait son nombril grâce à des shorts ou des jeans taille basse et portait fièrement leur jeune poitrine, organisa une boum.La boum était pour elles. Elles ont répété pour quand (peut-être l'année prochaine) elles iront en boïte. Malheureusement pour elles, il n'y a qu'un garçon de leur âge dans le village pendant les vacances. Il habite sur la plaine et ne s'intéresse qu'aux jeux vidéos. Il accompagne le groupe des filles, est leur spectateur privilégié, mais c'est tout. Il n'est pas consommable.
J'ai vu alors les nouvelles figures de la danse d'aujourd'hui. J'ai entendu (sur une télé équipée du son Home Cinéma) les morceaux sur lesquels on danse aujourd'hui. J'ai été stupéfait par la maîtrise de ces jeunes filles qui jouaient de leur corps avec un entrain et des compétences évidentes. Elles jouissaient de l'exercice de leur corps dans une activité qui va les conduire tout droit et très bientôt au contact du sexe complémentaire. C'était magnifique! C'était réconfortant : l'espèce humaine n'est peut-être pas aussi foutue que ce que l'on croit. La jeunesse reprend le flambeau, la jeunesse fait sauter les carcans tout en perpétuant cette envie de vivre, de se prolonger, d'occuper l'espace.
Heureux de constater cela, j'étais un peu moins désenchanté de mon séjour en Corse. C'est-à-dire que se trouvait enfin les germes d'un renouveau, d'une vivacité retrouvée. Cette fois avec d'autres moyens que les moyens ancestraux, que ceux qu'apporte la tradition. C'est le relais de la vie qu'assurent ces quatre demoiselles. Ce n'est plus la nostalgie. Et tant mieux au fond si elles ont choisi de danser, de chanter sur d'autres musiques que celles que l'on entendait ici sous les châtaigniers tricentenaires. Hélas, les échos de cette juvénilité s'estompent à Valle d'Alésani. Ils sont descendus jusque sur les bords de la mer, sur la plaine. Ils ont même traversé la mer pour les deux filles qui habitent sur le continent.

Il y a des lieux qui doivent faire le deuil de la vie.

samedi 4 septembre 2010

Alésani et Giovannalli

Pourtant, la vallée où je passe régulièrement l'été, la vallée de l'Alésani a été une vallée florissante. Notamment à partir du moment où les Génois, maîtres de l'île, ont ordonné aux Corses d'une région que l'on appelle depuis la Castagniccia de planter cinq châtaigniers par chef de famille. De pastorale, la civilisation est devenu agricole. La Vallée de l'Alésani est l'une des composantes de la Castagniccia.
Aujourd'hui, ces châtaigniers que l'on commença à planter sur injonction des colonisateurs sont en train de dépérir. Ils souffrent de nombreux maux et, en particulier, de l'abandon. Plus assez de bras les greffent, plus assez de propriétaire les entretiennent. Le maquis reprend peu à peu le dessus et la végétation redevient celle d'avant les châtaigniers. De vieilles carcasses de ces arbres se dressent encore au milieu de la luxuriance revenue en dressant leurs bras morts vers le ciel.

Bien avant cet avatar, la vallée de l'Alésani était devenue, aux alentours de 1350, le refuge d'un groupuscule composé d'hérétiques que l'on a nommé les Giovannali. Ces Giovanalli vivaient en communauté, étaient chrétiens et appliquaient à la lettre les directives de St François qui prônait un retour à la pauvreté. Le film LE NOM DE LA ROSE (tiré du roman de Umberto ECO) a montré, en les caricaturant, des individus appartenant à cette "secte". Pourchassés depuis le sud de la Corse par les armées du Pape qui tenaient à éradiquer ce courant de pensée dangereux pour son autorité, les Giovannalli vinrent trouver refuge dans la vallée de l'Alésani. On montre encore aux touristes telle et telle autre maison comme ayant été des tours d'observation, d'habitation et de défense à l'intérieur desquelles on résistait au pouvoir papal.. Si je vous parle de cela, c'est que derrière la maison où je loge, se dresse une immense batisse en grande partie abandonnée dans laquelle l'organisation des pièces fait penser à un phalanstère. Or les Giovannalli vivaient en coopérative, vivaient une forme de socialisme avant la lettre.
J'avais demandé à ma belle-mère née au village d'une famille de tout temps installée dans l'Alésani qui avait pu construire une telle imposante demeure collective  qui aujourd'hui est propriété d'une myriade de propriétaires qui délaissent ce bien dans l'indivision. "On dit" m'avait-elle répondu "que c'étaient des moines". Ces moines n'auraient-ils pas été les Giovannalli?
Certains soirs d'été, jetant les yeux sur ces murs d'une rectitude absolue, je crois voir des ombres se faufiler, aller à la prière ou se rendre à quelque rassemblement d'ordre sexuel, les Giovannalli mettant tout en commun, y compris la sexualité.
La photo jointe que j'ai prise depuis notre terrasse sur le derrière de notre maison est celle de cette grande batisse que l'on appelle "casone" mais que Charles Fourier aurait pu appeler "phalanstère".

vendredi 3 septembre 2010

Du désenchantement

J'ai dû vous dire que le voyage en Corse de cette année me voit quelque peu désenchanté. Je reviens d'une vallée qui s'essouffle, où les résidents à l'année, c'est-à-dire les véritables habitants, vieillissent, sont malades, vivotent péniblement. Rien ne vient relancer l'activité économique ni l'activité culturelle, les deux domaines étant, on le sait, étroitement liés.
Je ne sais pas exactement dans quel état se trouve le reste de la Corse. Je sais néanmoins que des pôles restent surchargés de touristes : Porto Vecchio entre autre, la nouvelle coqueluche. Je sais que l'activité touristique se réduit à quinze jours au maximum dans l'année, les quinze premiers jours d'août. Pendant cette période, la Côte Orientale, sur les bords de la mer Thyrénienne, grouille de gens en short et en maillot, fourmille de voitures s'enfilant les unes derrière les autres sur l'axe Bastia (port par où sont déchargés les voitures des touristes)-Porto Vecchio qui se prolonge jusqu'à Bonifacio, autre site littéralement envahi , par les bateaux de plaisance également.
C'est bien cela : la Corse est envahi de gens qui viennent profiter de sa mer, de ses paysages de montagne, de son vin, de sa charcuterie tout à fait particulière (elle est fumée). Les autochtones ressentent cette invasion comme excessive et pourtant le tourisme reste la première activité économique de l'île. Les résidences de vacances fleurissent un peu partout malgré une surveillance vigilante qui empêche jusqu'à aujourd'hui que la Corse se trouve bétonnée sur son littoral comme peut l'être la Costa Brava en Espagne. Les autonomistes veillent d'ailleurs et font sauter une villa par-ci, en incendie une autre par-là. On pourrait parler à ce propos de régulation "naturelle" si tout restait toujours à l'écart de dérives maffieuses de certains mouvements nationalistes.
Mais ce n'est pas tellement de la Corse dans son ensemble dont je veux parler : je ne la connais pas suffisamment. Par contre, cela fait 43 ans que je viens passer un mois ou deux dans la vallée de l'Alézani, une rivière qui coule au fond d'un sillon étroit où l'on ne met jamais les pieds parce qu'aucune route ne la longe. Seuls deux à trois ponts la traversent en certains points. La végétation est en effet très dense sur le parcours du "fiume" (cours d'eau, en corse) et les pentes sont très abruptes. La rivière est donc restée à l'écart des avatars qu'a connu cette région, ce canton même pourrait-on dire pour mieux la cerner. A l'écart si l'on veut car, la plus part des communes qui la surplombent n'a pas de station d'épuration des eaux usées. L'Alésani est un égoût en fait. On n'y trouve plus de truites, plus d'anguilles. L'Alézani est morte, d'autant que ses eaux n'arrivent plus jusqu'à la mer : elles sont maintenant retenues par un barrage de terre qui a été édifié pour irriguer la plaine orientale, celle qui a été défrichée par les réfugiés d'Algérie lorsque celle-ci est devenue indépendante et que les colons français en ont été chassés. Ce qui fait que les salades qui poussent dans les jardins que l'on trouve plus bas, au débouché de la vallée, sont des salades qui recueillent les rejets ménagers et domestiques des gens du haut.
Cela n'émeut pas les autorités. Il y a si peu de population qui souffre de ces désordres écologiques. Et, de plus, ils ne sont pas conscients des dangers qu'ils courent.
Voilà un des points qui alimentent mon désenchantement. Mais il y en a d'autres que je vais développer dans d'autres billets qui viendront en essayant malgré tout de signaler les grandes satisfactions que l'on peut encore ramener d'un séjour sur cette île.
(A suivre)

jeudi 2 septembre 2010

Je reviens

Ce matin à 6h45, le "Pascal Paoli", un cargo parti de Bastia en Corse la veille à 18h30, entrait dans le port maritime de Marseille. Ce navire prend à son bord des camions ainsi que des véhicules légers. C'est un car ferrie assez récent et très confortable.
Dans la nuit du 1° septembre au 2 septembre, la météo a été particulièrement clémente. La mer était d'huile, sans aucune ride. Nous avons assisté au lent déroulement de la frange nord de l'île face à laquelle le "Pascal Paoli" glissait, pratiquement en silence. Seul le vent du large pour venir bruisser contre les visages et agiter les chevelures. Sorti sur la coursive babord, j'ai vu défiler les petits ports de pèche du Cap Corse. Dont Erbalunga et sa vieille tour génoise avec les pieds dans l'eau. Sur le quai, le dimanche, à la fin des années 20, on venait y danser. Ma mère, jeunette, prenait un car qui partait de la place St Nicolas à Bastia et venait guincher au bord de l'eau, face aux barques des pécheurs. Quand le temps était dégagé, on apercevait l'île voisine, celle d'Elbe, orpheline de son célèbre prisonnier. L'homme au bicorne et au teint jaune.

Agréable la cabine privée où l'on s'endormit très vite à partir du moment où le bateau, virant droit sur le continent, se trouva dans le noir de la nuit et le vide du large. Plus rien à voir, même plus la mer. Que l'angoisse du néant obscur. Vite sous la couette pour échapper aux rigueurs de la cleam. Et la tête à peine bercée du ronronnement des millions de chevaux qui galopaient silencieusement dans le ventre du monstre, aériens comme une cohorte de mouettes.

Au petit matin, le délicieux café chaud au croissant odorant pris en vitesse dans le bar-salon alors que la Joliette était déjà là, devant nous, derrière les grands hublots, à portée de nos mains. Vite aux voitures car sans cela le navire allait les vomir sur le quai.

Le maquis était définitivement derrière nous cette fois. Bientôt nous découvrîmes notre jardin dignois qui était resté deux mois sans jardinier et sans eau : un délire de sécheresse et de désolation! Aucune goutte d'eau de tout l'été. Les Alpes de Haute-Provence, un désert où pourtant je me mis à respirer. Tout l'été un désenchantement s'était glissé sous mes pores. Dans ma relation à Kaliste (comme l'appelaient les Grecs), cette année, un ressort s'est cassé.
(A suivre)