compteur

jeudi 2 septembre 2010

Je reviens

Ce matin à 6h45, le "Pascal Paoli", un cargo parti de Bastia en Corse la veille à 18h30, entrait dans le port maritime de Marseille. Ce navire prend à son bord des camions ainsi que des véhicules légers. C'est un car ferrie assez récent et très confortable.
Dans la nuit du 1° septembre au 2 septembre, la météo a été particulièrement clémente. La mer était d'huile, sans aucune ride. Nous avons assisté au lent déroulement de la frange nord de l'île face à laquelle le "Pascal Paoli" glissait, pratiquement en silence. Seul le vent du large pour venir bruisser contre les visages et agiter les chevelures. Sorti sur la coursive babord, j'ai vu défiler les petits ports de pèche du Cap Corse. Dont Erbalunga et sa vieille tour génoise avec les pieds dans l'eau. Sur le quai, le dimanche, à la fin des années 20, on venait y danser. Ma mère, jeunette, prenait un car qui partait de la place St Nicolas à Bastia et venait guincher au bord de l'eau, face aux barques des pécheurs. Quand le temps était dégagé, on apercevait l'île voisine, celle d'Elbe, orpheline de son célèbre prisonnier. L'homme au bicorne et au teint jaune.

Agréable la cabine privée où l'on s'endormit très vite à partir du moment où le bateau, virant droit sur le continent, se trouva dans le noir de la nuit et le vide du large. Plus rien à voir, même plus la mer. Que l'angoisse du néant obscur. Vite sous la couette pour échapper aux rigueurs de la cleam. Et la tête à peine bercée du ronronnement des millions de chevaux qui galopaient silencieusement dans le ventre du monstre, aériens comme une cohorte de mouettes.

Au petit matin, le délicieux café chaud au croissant odorant pris en vitesse dans le bar-salon alors que la Joliette était déjà là, devant nous, derrière les grands hublots, à portée de nos mains. Vite aux voitures car sans cela le navire allait les vomir sur le quai.

Le maquis était définitivement derrière nous cette fois. Bientôt nous découvrîmes notre jardin dignois qui était resté deux mois sans jardinier et sans eau : un délire de sécheresse et de désolation! Aucune goutte d'eau de tout l'été. Les Alpes de Haute-Provence, un désert où pourtant je me mis à respirer. Tout l'été un désenchantement s'était glissé sous mes pores. Dans ma relation à Kaliste (comme l'appelaient les Grecs), cette année, un ressort s'est cassé.
(A suivre)

5 commentaires:

  1. Y'était temps que tu reviennes, ta plume est toujours agréable à lire...

    RépondreSupprimer
  2. C'est un grand merci que je t'adresse. Sache que j'ai bien noté la date d'arrivée de ton bébé : le 21 octobre, c'est bien ça? J'attends donc avant de te faire entendre une chanson que je te réserve et qui s'intitule QUAND MON BEBE EST ROI.
    Je la mets au chaud en attendant.

    RépondreSupprimer
  3. pas mal l'ecriture sur ce blog,une question,si l'on n'est pas de la vallée d'Alesani,est ce raisonnable d'y acheter un pied a terre pour les week end et les vacances?
    cordialement chrislove2@live.fr

    RépondreSupprimer
  4. Merci de ces compliments. Vous êtes allés bien loin pour poster un commentaire : c'est bien la curiosité! Non, je crois que pour la vallée d'Alésani il vaut mieux avoir ses entrées. Moi, par exemple. Mais nous avons de nouveaux propriétaires qui s'enhardissent et ça marche. Il faut que les nouveaux arrivants soient respectueux des anciens, des autochtones, et tout se passe parfaitement bien ensuite.
    Je vous envoie un mail pour vous inviter à poursuivre notre dialogue. D'accord?
    A plus.

    RépondreSupprimer
  5. Je suis bien désolé : je vous ai envoyé un mail à l'adresse indiquée et il n'a pas pû être délivré, m'a-t-on dit. Avez-vous bien correctement indiqué votre adresse?
    En espérant un nouveau contact, par e-mail, par exemple : georges.lautier56@orange.fr

    RépondreSupprimer