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vendredi 17 septembre 2010

SIMILITUDE

vendredi 17 septembre 2010
18:06

J'avais un copain. Un drôle. Un violent dans ses propos parce qu'il ne se supportait pas tel qu'il était alors qu'il avait pourtant construit lui-même sa silhouette.

Il accrochait à ses volets ouverts sur la rue, au rez-de-chaussée, des poèmes d'un ésotérisme effréné. Il appliquait pour les écrire les idées des tendances ultras de l'analyse poétique.

Les curieux qui passaient devant chez lui pour aller visiter le château voisin ne voyaient pas ses poèmes. Ils passaient même sans savoir que ces petits papiers flottant au vent avaient quelque chose à voir avec de la poésie.

Il enrageait de ne pas être lu, de ne pas être entendu. Comme le serait un blogueur délaissé, un blogueur qui s'ennuie parce qu'aucun visiteur de son blog ne lui laisse de commentaire.

Mon copain ne savait pas que l'appel lancé à l'autre est une forme de violence, que l'égo racoleur se perd dans une agression stupide et vaine.

Il est mort depuis en n'ayant connu qu'un seul lecteur, moi-même qui lui avait tapé ses textes afin qu'il puisse tenter de les faire éditer. En vain, évidemment.

Peut-on mourir aussi d'un blog qui se réduit, se réduit à ne plus être qu'une peau de chagrin?

Ne va-t-on pas vers un blog, le cœur gonflé d'espoir pour, finalement, s'apercevoir que nos amis sont si pris par leur famille, si coincés par leurs activités nourricières, si accaparés par leur fébrilité consumériste, qu'ils passent -ou même évitent- notre fenêtre où brinqueballe aux vents l'arsenal de nos grimaces.

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