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jeudi 11 avril 2013

L'interview a bien eu lieu


L’interview a bien eu lieu. Mercredi 10 avril, à 16h30. J’ai rencontré un éditeur qui fait énormément pour les auteurs qu’il édite. Même de la radio. Il organise aussi des soirées dans des lieux divers, invité par des associations ou des établissements publics comme de petits restaus qui lui ouvrent leur porte. On y chante, on y lit quelques bonnes pages de ses écrits, on y mange une bonne soupe ensemble de manière très conviviale. Voilà un éditeur militant.

Mais suis-je l’auteur qu’il attendait ? Tout au long de l’interview qui a duré une heure il m’a sondé, exploré, soupesé, cherchant à me connaître, à me deviner. J’avais apporté avec moi trois manuscrits, un livre d’aïkaï d’un japonais nommé Matsuo Bahshô sur lequel, entre les espaces laissés par l’imprimeur, j’imite l’auteur pour accompagner chaque très court poème d’un poème reprenant sa structure que j’illustre ensuite d’un dessin. J’avais aussi avec moi un disque de quinze de mes chansons. C’est ce qui plut le plus, non pas à l’éditeur lui-même, mais à la personne qui mettait en ondes cette émission en direct. Trois ou quatre de ces chansons ont été diffusées pour entrecouper l’émission. Cette personne est auteur-compositeur-interprète. Elle m’a proposé de participer à des émissions qu’elle dirige pour y présenter avec moi ma musique et mes chansons.

Voilà que j’étais venu là pour tenter de faire vivre mes romans et que j’en repars avec une opportunité de type musical. Pour les romans, c'est moins sûr ... . De plus, ayant assisté précédemment au vernissage de l’exposition d’une amie, l’envie m’a pris de demander aux organisateurs si je pouvais exposer chez eux l’an prochain mes peintures sur polystyrène. Ils sont prêts à m’accueillir.

Trop, c’est trop ! Quand vais-je pouvoir trouver le temps de travailler mon jardin ? Et pourtant j’adore tant les roses et les arbres fruitiers, les jonquilles qui en ce moment dressent leur tête ! J’adore tant aussi des émissions de télé comme celle que la chaîne Mezzo présentait hier soir, la retransmission de la participation de Mélodie Gardot, la canadienne, au festival de jazz de Vienne en France ! Elle a profondément évolué, elle a complètement changé son style. La musique qu’elle crée, celle de ceux qui l’accompagnent, peut être rapprochée de celle qui se crée en ce moment, une musique libérée des académismes y compris celui du jazz, une musique plus proche, plus simple mais si riche, riche de tout ce que l’on peut découvrir dans l’improvisation. Je suis un fan de l’émission d’Anne Montaron sur France Musique qui s’appelle :  A l’improviste.

Boulimique donc, affamé de ces belles choses qui fleurissent aux bouts des doigts des femmes et des hommes inspirés. Gourmand de contacts, de découvertes de gens qui s’ouvrent aux autres comme cette vendeuse d’IKKS hier après-midi qui a su si bien saisir ce que je cherchais dans son magasin d’Aix-en-Provence : une fraîche veste d’été sous laquelle je mettrais un polo léger comme une pelure d’oignon ; un pantalon, bien sûr un pantalon, un jean aérien ; et, pour finir, un chèche pour le soir lorsque l’air se fait plus pointu au bord de mer.

Merci vous esthètes qui venaient voir sous ma maison qu’elles fleurs j’accroche à mon balcon.


mardi 9 avril 2013

Une grande joie!

 Ce matin, pour exprimer la grande joie qui m'étreint, je vous présente un travail mené en commun entre mon petit-fils Nicolas et moi. Il devait avoir trois ans et nous peignions ensemble sur la même feuille. Compagnonnage bien loin du modèle et bien plus incitateur que si j'avais voulu lui apprendre quelque chose car, je me lovais dans sa démarche, je l'épousais sans vouloir l'infléchir.

Et pourquoi grande joie? Parce que, grâce à une amie qui vient d'écrire une biographie sur Maria Borrély, écrivain de Haute-Provence et amie de Giono, je vais faire la connaissance d'un éditeur, Jean Darot, qui vit lui aussi dans notre région provençale. Et d'emblée, cet homme qui ne me connait qu'à travers ce que Google veut bien dire de moi, cet homme m'invite dans l'émission qu'il présente deux fois par mois sur Fréquence Mistral, une radio locale bien utile lorsqu'on souhaite se lessiver la tête des radios nationales.

Donc, une interview ou, un interview, comme vous voulez. Une interview d'une demie heure. Une demie heure pendant laquelle nous allons parler de ces grands espoirs que je porte à bouts de bras et que je vais lui remettre. Toutes sortes de textes, toutes sortes de folies qui pourraient bien sortir de mes tiroirs. Voilà pourquoi cette grande joie à laquelle je fais participer Nicolas. Un grand feu est allumé dans mon coeur.




"Une grande joie !" oeuvre de Nicolas Reysset et de son grand-père Georges Lautier

lundi 8 avril 2013

Bonifacio

Un lieu curieux. Des maisons châteaux-forts car les habitations sont à l'étage qu'un escalier raide et casse-gueule permet d'atteindre.
Pendant les vacances, l'endroit est un enfer. Tous les touristes mettant le pied sur la Corse s'y entassent. La langue de terre sur laquelle est construite la ville forteresse est étroite. Il n'y a aucun sens giratoire pour faciliter la circulation en voiture. C'est une trappe. C'est un piège. On y mange et on y boit sans trop savoir quoi. Quel gâchis de voir le site envahit par la populace ! Il faudrait mériter d'y entrer.


dimanche 7 avril 2013

Ma vieille cousine Zette

Franchement, je l’ai dessinée ainsi mais ce n’est pas le souvenir que j’en garde.
J’avais 6 ans en 1940 et Zette était déjà une charmante jeune femme sportive et sensuelle qui, pour bronzer en tenue d’Eve, allait à pieds jusqu’à la calanque naturiste de Sugiton entre Marseille et Cassis.
Pour montrer aux autres femmes de la famille que la couleur brune de ses jambes n’était pas due à des bas invisibles, elle était montée sur une chaise et avait remontait sa jupe. Toute la volaille devant elle réunie s’était extasiée à l’audace de l’unes de leurs congénères : non seulement elle osait offrir son corps au soleil, mais, dans cette offrande, elle était nue.


J’étais au fond de la cuisine, n’osant m’approcher. Je ne retins de ce spectacle que le haut de ses jambes où se dessinait le triangle de sa culotte blanche.




samedi 6 avril 2013

Les hommes-mots

Des hommes-mots ont été propulsés en montagne.
Les uns sont lisibles aux yeux des mandarins.
D'autres sont chevelus ou déjà éclatés.

Les derniers enfin se taisent. Ils détiennent un secret ...
... un secret qu'il faut gravir encore
pour parvenir à l'entendre.



vendredi 5 avril 2013

Pour franchir le Styx

Je me suis dessiné ce drôle de bateau - une barque légère en fait - pour franchir le Styx. Mais je pense qu'il n'est pas encore vraiment temps de le mettre à l'eau et de tenter  rejoindre l'autre bord du fleuve dont on ne revient jamais. Même si la colère, la douleur, l'angoisse, le dépit, la honte, le mal-être me frappent de plein fouet ces jours-ci, je vais attendre encore peu pour voir comment le gouvernement va s'y prendre pour récupérer les milliards de l'évasion fiscale de Français qui n'ont de cesse de faire de l'argent en affamant leur condisciples.


jeudi 4 avril 2013

Moulins à Vent

Tournez, tournez, Moulins à Vent de mes douleurs. Chaque tour de vos ailes creuse encore plus ma peine.
Je m'accroche aux pans déchirés de vos voiles et ma tête vire, vire à suivre les sillages de vos efforts qui restent sans espoir. Plus de grain à moudre, plus d'âmes à sauver! Que ma déchéance que vous ne pouvez élever jusqu'à ce qu'elle devienne sainteté.
Je détourne mon regard de vos tentatives  vaines. Vous ne pouvez plus rien pour moi! Laissez-moi tenter de trouver le chemin de l'effacement solitaire, de l'oubli strident qui tire une flèche à jamais.
A jamais la dissolution de l'être qui perd peu à peu ses ailes et n'offre plus de prise aux vents.



mercredi 3 avril 2013

La Reine ensanglantée


La Reine ensanglantée. Mais le Roi peut l’être aussi. Dans les jours que je traverse, je sens une main me tenailler. Je respire trop vite. Je suis contracté. Anxieux sans doute, toujours autant. Hier soir, couché pour m’endormir, j’éprouvais une tension sourde au côté gauche. Je me suis endormi avec l’idée que je ne me réveillerais pas.
Je repassais en revue le jour de Pâques où ma famille, attablée, riait à gorge déployée, me chahutant au sujet de ces travaux que j’avais effectués ces jours-ci sur du polystyrène de récupération.

A peine les ai-je vus partis lundi soir, que j’ai tout enlevé … ou presque des murs où j’avais collé ces réalisations grâce à de la patafix. A quoi me sert-il de peindre si c’est pour me ridiculiser ?

La Reine ensanglanté a un époux : un Roi que l’on étouffe.



mardi 2 avril 2013

Le Ponte Vecchio

J'étais allé à Florence. Saisi par la beauté, par l'harmonie, par la puissance.
J'ai ramené ce croquis à grands traits du fameux pont qui enjambe l'Arno, le Ponte Vecchio.
Pour le voir sous un angle favorable, avec mon copain qui a un culot monstre nous avions pénétré dans le club des canotiers de Florence, sur les bords du fleuve. Nous affichions une superbe majestueuse. Pleins d'assurance, nous avions traversé le bar où se tenaient des messieurs chics, certainement des adhérents du club. Ils nous regardèrent passer parmi eux sans broncher, nous leur souriant, eux sidérés à en tomber leur cigare.
Je réalisai ce croquis dans les transes. Je m'attendais toujours à ce que la main puissante d'un carabinier me prenne au collet pour m'éjecter de ce lieu privé.

Mais non; J'ai pu épouser tout à loisir les lignes du pont, celles de la ville qui lui sert d'écrin. Epouser parce que mon crayon suivait mon oeil et mes doigts dirigeaient la caresse. Là, au bord de l'eau jaune, je n'étais plus moi-même. J'avais la tête pleine de Leonard de Vinci, de Giotto, de Michel-Ange et de tant d'autres encore.



lundi 1 avril 2013

La Vierge à la Cerise


Vous n’êtes pas habitués à me voir dessiner des icônes religieuses. Celle-ci est vraiment exceptionnelle dans ma collection. Elle est mon interprétation d’une peinture italienne très ancienne sur bois qui est la propriété d’un couvent en Corse, le couvent d’Alésani dans la Castagniccia.

Le tableau a été récemment restauré au Musée du Louvre. Il est exposé au musée d’Aléria, ville située sur la côte orientale corse qui était capitale grecque d’abord, puis romaine dans l’Antiquité. Autour d’Aléria s’étalent de grandes plaines où l’on a de tout temps cultivé le blé. Curieusement, les Phocéens qui ont fondé Massilia (Marseille aujourd’hui et ma ville natale), 600 ans avant Jésus-Christ, en avaient fait leur grenier à blé. De Corse donc, dans l’Antiquité, des navires partaient pour approvisionner Massilia en céréales.

D’où vient ce tableau ? De Toscane sans doute. Qui l’a transporté là ? Certainement des moines Franciscains venus dans l’Île de Beauté pour l’évangéliser, apporter la culture italienne à ces montagnes sauvages. Des quantités de chapelles romanes datent de cette époque. Le chant polyphonique a certainement été introduit à cette époque par ces mêmes moines Franciscains.

Tous les ans, pour la fête du couvent d’Alésani, le tableau sort de son musée et, escorté de motards de la police nationale, remontent dans la montagne où on l’a trouvé pour que les habitants puissent l’admirer le temps que durent les festivités.

J’en ai fait un élément essentiel de mon roman School Fiction qui, dans sa deuxième partie se déroule dans une île de la Méditerranée qui ressemble beaucoup à la Corse. Je prétends que le tableau que l’on  adore actuellement, n’est pas le vrai, l’authentique, celui que les Franciscains introduisirent dans l’Alésani dans les années 1320 ou 1330. L’original était le trésor d’un schisme religieux dont les membres appliquaient à la lettre les enseignements de St François d’Assise, celui que le pape actuel a pris comme modèle. Ils ont été exterminés sauvagement par les armées du Pape auxquelles s’étaient alliés les Seigneurs dominant l’île. Le tableau original de la Vierge à la Cerise aurait été mystérieusement protégé et aurait échappé au désastre sans que l’on sache toutefois où il se trouve.

Les autorités religieuses ont dû commander une copie de ce tableau afin que soit perpétuée l’adoration que les populations lui portaient à l’origine. Ainsi, on s’était débarrassé d’un schisme gênant tout en conservant les objets qui fixaient l’adoration populaire. Du moins, c’est ce que j’ai imaginé dans mon roman. Mais ne n’est peut-être qu’une caricature de la vérité. Ce qui explique que mon interprétation de La Vierge à la Cerise en soit une.


Vieux-Port

Je donne en plus lisible le texte noté sur ce dessin en haut à gauche :

"Tiens-le bien, le petit, toi là-haut, qu'on t'a fait plus grosse que ce qu'il faut, hé!"

L'artiste qui a dessiné le Vieux-Port tel qu'on peut le voir aujourd'hui à Marseille, lance depuis le Quai de Rive-Neuve cette recommandation à la Vierge (appelée La Bonne Mère). Il ne voudrait pas qu'elle lâche l'Enfant Jésus qu'elle tient dans ses bras!