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mercredi 27 février 2013

CRACQ LE ROUGE

Crack Le Rouge est l'un de ces êtres pressés de courir après la mode. Qui fuit les eaux profondes pour ne rester qu'en surface. Une surface lisse sur laquelle il surfe.
Enflammé! enflammé par des babioles tant philosophiques que mercantiles.
Il vit le marché, le marché vacillant, au fil des jours changeant. Toujours prêt à craquer, craquer avec le monde que Crack Le Rouge pousse à l'abîme pour son plus grand profit.

Ce petit texte accompagnait le dessin qui suit. C'était l'été 2008. Il s'est vérifié à l'automne suivant. Crack Le Rouge avait même réussi à mettre en défaut la vénérable Caisse d'Epargne.
Qui gagne en effet lorsque la finance devient folle? La finance bien sûr!


mardi 26 février 2013

Lettre à Agathe


Cet été-là, en juillet/août 2008, je n’étais pas parti en vacances en Corse avec ma famille. Je devais monter la garde chez nous pendant que d’énormes travaux étaient effectués pour renforcer les fondations de notre maison.
Un soir de blues, j’écrivis à ma petite fille Agathe, partie en Corse avec toute la smala dans la maison familiale de sa grand-mère.

« Chère Agathe,
Sache que chaque fois que je passe près de la cabane, je repense à toi qui as si bien agencé ce coin charmant. Il faudra repasser l’inscription que tu as tracée au pyrograveur afin que l’on ne puisse douter en aucune façon que ce refuge appartient à deux p’tits renardeaux, ton cousin Nicolas et toi.
Avec Mamie, chaque fois que nous nous y trouvons, nous évoquons vos jeux en ce lieu. Nous le voudrions agréable et beau, fait de nos mains, comme l’est la cabane, elle-même fruit de nos efforts. Nous imaginons l’enrichir d’une barrière, d’un abricotier que nous planterions pas loin. Des iris, je vais en mettre en place ces jours-ci. Mais quelques touffes de lavande conviendraient parfaitement aussi.
J’ai presque terminé d’aménager le petit coin sous le chêne où nous avions pris le repas de midi avec toi, Nicolas, Mamie et moi, ce jour de printemps où il faisait si beau ! Tu te souviens ? J’ai fait en sorte que le sol soit bien plat, puis je l’ai recouvert de cailloux afin que nos pieds ne soient ni dans la poussière, ni dans la boue. Ces cailloux assureront un bon drainage. Où les ai-je trouvés ? Tout autour de la cabane d’abord ; ce qui ajoute de la propreté que je n’ai pas manqué de réaliser, notamment en coupant ces grandes herbes folles dont vous décriez l’inélégance avec juste raison. Puis, manquant de pierres, je suis allé en quérir sur un tas où j’accumule celles que je ramasse un peu partout dans le terrain ou lorsque je tamise du compost. Et bien qu’elle ne fut pas ma surprise hier, lorsque je chargeais ma brouette de ces pierres ? Au milieu de ces éclats de minéral j’ai trouvé une trace de vie : un fossile d’huître qui date de l’époque secondaire, lorsque la mer recouvrait notre région, bien avant l’apparition des Alpes. La coquille n’est pas complète, la partie supérieure a disparu. Mais la concavité dans laquelle vivait l’animal est conservée. C’est la deuxième que je trouve dans le terrain de Dieye. Le volume de cet objet –(oui, l’animal n’est plus aujourd’hui qu’un objet !)- est magnifiquement dessiné, avec beaucoup d’équilibre et de pureté. Très compact, très classique, avec des stries et des reliefs harmonieux. Lorsqu’on le soupèse, il pèse légèrement plus qu’un œuf. Il épouse le creux de la paume de la main comme s’il se lovait dans cette niche afin que l’homme le protège encore et lui manifeste son respect d’avoir su venir de si loin depuis tant de temps.

J’ai connu aussi hier un autre émerveillement. J’allais vers le fond du terrain, là où j’ai mon composte. J’avais dû débarrasser les petites caves de tous les outils de jardin, brouettes et autres ustensiles de manière à les soustraire à la fureur de la poussière que déclenchent les foreuses des ouvriers. J’avais retourné la charrette verte en plastique pour éviter qu’elle ne s’emplisse d’eau en cas de pluie. Malgré tout, lors du dernier orage, de l’eau était restée dans une partie creuse de l’engin. Et devine qui était venu y boire ? Une jeune merlette, depuis peu sortie du nid et pas tout à fait autonome encore. Je l’ai effrayée en m’approchant. Elle s’est refugiée dans l’ombre et le treillis de la haie.
Tiens ! me dis-je. Une assoiffée ! Je vaquais à mes affaires.
Cependant, cette rencontre me fit réfléchir : à part les jours d’orage, où les merlettes vont-elles satisfaire leurs besoins d’eau ? J’ai donc imaginé d’en donner plus à l’animal que ces quelques gouttelettes restées prisonnières d’un recoin de la structure de la charrette verte.
Des dessous de pots traînaient par là, à découvert, loin de la haie protectrice. Ils contenaient de l’eau en plus grande quantité. Je les ai rapprochés de la haie et, lors d’un nouveau passage, j’ai surpris ma merlette s’y baigner, sans s’effaroucher du tout, restant même en place comme si elle m’invitait à la rejoindre.

J’ai repensé à vous, à toi, à Nicolas, vous que cette année je ne verrai pas grandir pendant tous ces jours de grandes vacances. Mais me voici rempli d’amour pour vous grâce à cette merlette. Demain je vais garnir d’eau fraîche et renouvelée ces dessous de pots comme je t’écris aujourd’hui pour que ne se scinde pas la chaîne qui nous lie.

Ton Papi qui embrasse sa grande Agathe chérie,



Cachine et Tournin

Deux amis d'enfance qui en ont fait pire que pendre. Et ça déconnaît!, ça déconnaît sur les marchés, dans les pubs, les clubs, les bancs de l'école!
Ils riaient! Je les ai figés juste au moment où ils allaient faire sauter leur pétard!


lundi 25 février 2013

NEIGE

Nous avons des années de plus en plus neigeuses. Dernièrement, voici quatre photos que j'ai pu prendre depuis mon salon.




Mais mon saule pleureur commence à verdir. Il est souvent annonciateur du printemps en marche. Peut-on espérer que cette année encore il ne se trompe pas?

mardi 19 février 2013

LES MOTS QUI CHANTENT LE BONHEUR


Voici que, parce que les cupides et les avides de l’ultralibéralisme se sont mis à faire dérailler la lourde et fracassante machine du capitalisme, nous sommes entrés en crise. Une crise exclusivement financière qui découle de cette folie récente de l’humanité : la spéculation sur l’argent. Il faut bien poser cela avant de commencer à réfléchir aux principes qui doivent fonder le fonctionnement des sociétés humaines.

Au contraire de cette réflexion, aujourd’hui, notre gouvernement soi-disant socialiste va commencer à s’attaquer aux allocations familiales, aux retraites, aux dépenses de santé. Cela  pour tenter de ramasser, en un tour de main, quelques miettes pour essayer vainement de combler les gouffres abyssaux que les traders et quelques banquiers (qui ont failli à leurs missions premières) ont creusés à grands coups de cuillères à pot dans les richesses provenant du travail des humains, de leur intelligence, de leur savoir-faire et de leur dévouement à l’espèce que nous constituons.

Il est temps de refuser ces rafistolages, ces bricolages injustes. Il faut repenser les principes de gestion et de fonctionnement de la société du XXI° siècle. Nos dirigeants, ceux qui nous perdent et, parce qu’ils ont été élus, s’arrogent le droit de ne pas penser rationnellement, sont devenus irréalistes. Ils sont incapables d’envisager un fonctionnement économico-politique différent de celui qui les a produits. Ils ont la tête dans le sac. Vous me direz, les précédents n’avaient-ils pas, eux, la main dans le sac ?

Il va falloir que très vite l’espèce humaine se prenne en charge. Que l’on redonne à chacun sa place et sa part dans la conception de l’ouvrage essentiel qui consiste à faire fonctionner les nations pour le bien de tous. Il est temps de faire fi des combines et des manœuvres de minorités décérébralisées qui se sont laissées manger par l’argent, cette brillance trompeuse parce que stérile et dangereuse car, comme il est utilisé aujourd’hui, l’argent n’enrichit que lui-même, travaille uniquement à s’accroître. Il tourne en rond. Son monstre devient incommensurable. Ne parle-t-on pas de milliards de milliards de dollars alors que certains tendent la main en nous demandant une petite pièce, s’il vous plaît ? L’argent ne sert plus à protéger la femme, l’homme, le vieillard et l’enfant. L’argent ne sert plus à faire sa place à la jeunesse.

La terre sur laquelle nos ancêtres se sont succédé les a toujours vus savoir se prendre en charge, s’insurger contre les aberrations politiques menant aux catastrophes guerrières. Faisons en sorte qu’il en soit de même aujourd’hui quant aux catastrophes financières. 90% des Français ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. Il faut qu’ils se réveillent et annihilent ceux qui mènent leur existence à sa perte, nos espoirs à l’anéantissement, nos enfants au suicide. Il est temps d’interdire aux fous, aux insensibles, aux irréalistes de gouverner.

Et pourtant, j’assistais il y a un jour ou deux à une émission de C DANS L’AIR. Qu’y vois-je, se tenant malgré tout un peu dans l’ombre ? Un ancien conseiller de ceux qui viennent, il y a une ou deux législatures, de nous plonger dans le marasme. Un monsieur qui continue à fourvoyer des gens puisqu’il dirige maintenant un cabinet de conseils. Ne fallait-il pas profiter de sa présence sur le plateau pour démolir ses propos, anéantir ses prétentions explicatives, lui remettre la tête à l’endroit ? Peut-être par souci d’équité les producteurs avaient-ils jugé bon de le faire figurer dans le groupe de ceux qui débattaient ? Mais l’équité, cette règle d’or de la gestion sociale, ces messieurs-là savent-ils ce qu’elle est ? Sa présence aurait pu être utile si elle avait servi de repoussoir à des gestions empreintes du déni de l’humain, du mépris de la mise en œuvre des principes qui fondent notre espèce. Il n’est qu’à relire la Constitution qui nous gère pour savoir quels sont ces principes. Ils ne sont pas utopiques : ils sont dans les textes fondamentaux. Mais combien les connaissent-ils encore ? Combien ne s’ingénient-ils pas à les contourner ?

Il est temps d’en revenir aux fondamentaux, dit-on dans une équipe de rugby qui essuie défaite sur défaite. Et pour une nation ? Une nation valeureuse qui, lorsque certains patrons se sont trouvés en prison pour collaboration avec le Nazisme, a su remettre en selle des entreprises qu’elle a fait fonctionner en faisant des profits. Profits qu’elle a rendus aux actionnaires lorsqu’on a commencé à s’inquiéter de ces preuves données, partout en France, par la classe ouvrière prouvant qu’elle était capable de s’autogérer. Laissez l’homme entreprendre, laissez-le s’organiser. Vous serez surpris de son imagination, de son sérieux, de son abnégation. De son bonheur.

Combien de politiques d’aujourd’hui connaissent-ils encore les mots qui chantent le bonheur ?

dimanche 17 février 2013

Une photo d'Agathe


Bonjour,
C'est l'une des photos que notre petite fille Agathe vient de nous envoyer. Les autres lui appartiennent et, sans son autorisation, je ne peux vous les montrer. Il y a une exception pour la mienne qui date de quinze jours.
Elle a réuni toutes les sommes qui lui étaient offertes à Noël pour s'acheter un réflex numérique. Elle le découvre. C'est merveilleux, même si, pour le moment c'est encore un peu conventionnel.
Le grand-père tout heureux!

vendredi 15 février 2013

Sur du polystyrène



Deux exemples de travaux réalisés récemment sur des plaques de polystyrène accompagnant une livraison récente de la maison Bo Concept. La surface de ces plaques a l'avantage de présenter de toutes petites alvéoles dans lesquelles la peinture acrylique se loge irrégulièrement. Pour les faire tenir au mur il faut malgré tout les coller au dos sur des plaques de carton (provenant elles aussi de la même livraison de meubles).

Je tenais à détourner ces objets de leur attribution initiale. C'est une attitude bien connue qui date du ready made. Lorsque j'ai vu la baguette de pain de Man Ray peinte en bleu au Musée d'Art Moderne de Paris, j'ai compris que des portes s'ouvraient grandes pour les activités picturales et graphiques. A l'école notamment, pour les enfants, on avait là tout un continent de possibilités pour les faire approcher la création et vivre la transe qu'elle déclenche en nous.

Mais une fois terminées, ces "oeuvres" doivent être placées sur des murs. Chez moi, j'en remplis les murs du bureau où je travaille. Mais impossible de penser les accrocher dans d'autres pièces. Elles pourraient pourtant avantageusement remplacer certains "tableaux" bien plus conventionnels!

jeudi 14 février 2013

EPI DE MAÏS (encre de Chine)

Voici un dessin à l'encre de Chine. Cet exercice calme les nerfs et l'angoisse. On se retrouve seul dans un univers où rien ne peut nous servir de guide. L'écho laissé en nous peut-être d'autres dessins avec lesquels il faut alors prendre de la distance. Mais il est vrai que tout n'est pas neuf : on retrouve ses outils, les précautions d'emploi comme ne pas trop charger la plume pour éviter les pâtés! Eh, oui! Voilà une bonne école de maîtrise de soi car, la main n'est pas la seule à être en jeu. Tout le corps se mobilise pour que soit maîtrisé le bout de la plume.




Après le 03/02/2013

J'ai cru un moment après la dernière réunion de famille du 03/02/13 que tout était fini pour moi. Mais la violence méditerranéenne que j'ai transmise à mes descendants n'a d'égale, heureusement, que l'amour de l'autre que nous ne pouvons pas refouler définitivement en nous.
Je suis "entré en peinture" pendant tout le laps de temps qu'il a fallu pour que nos sentiments passent de l'amour à la haine et réciproquement. Nous venions de recevoir de nouveaux meubles pour finir de rénover la maison (puisque'il n'est plus possible de rénover ses habitants) ; de nombreuses plaques de polystyrène grandes et n'attendant qu'une chose, qu'on les couvre, traînaient partout. Et il me restait pas mal de peinture acrylique. Je suis parti comme un dingue dans cette activité. J'ai tout de suite constaté qu'étant ultra légères, ces plaques tenaient parfaitement au mur grâce à de la patafix judicieusement placée. Pour l'instant j'en remplis les murs de mon bureau. Vous les verrez peut-être un jour. Peu importe d'ailleurs, cette activité n'avait pour seul objet de me permettre de m'investir dans un projet esthétique, souvent palliatif à d'autres désirs impossibles à réaliser.
Cependant, à chaud encore et avant de mettre les mains dans la couleur,  j'ai tracé ces quelques traits pour poser la première pierre d'un monument que je placerai à côté de bien d'autres. Il commémore un jour de tempête dont je suis sorti vivant. Il se nomme "Après le 03/02/2013".

mercredi 6 février 2013

FEVRIER 2013, mercredi 7


FEVRIER  2013, mercredi 7

Je ne voulais pas trop t’aimer.
Je ne voulais pas dérober ton âme.
Je ne voulais pas t’empêcher de déplier tes ailes.
Tu as ton monde, tes joies.
Je sais qu’il est dangereux
d’absorber l’autre au sein de l’amour qu’on lui porte
jusqu’à l’étouffer de tendresse.

Aussi gardais-je pour moi mon plaisir.
Je faisais simplement la sentinelle.
Près de toi, sans te toucher, à te voir grandir,
seulement grandir.
J’étais heureux de cela ;
mais en me méfiant tout de même de ma main
que j’aurais pu tendre vers toi.

Et puis le fracas survint dans lequel, avec raison,
tu pris le parti de ta mère.
Moi, grand-père, j’ai rangé mon amour pour toi.
J’ai accroché aux murs tes derniers dessins,
ceux du jour de tes dix ans.
Je te garde en moi pour te donner de ma force,
simplement en exemple
et pour que tu grandisses encore en étant toi.

Toi, cette promesse que tous attendent.
Toi, cette Paix que tu m’as offerte pendant dix ans.