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lundi 19 avril 2010

C'est toujours par le sexe

C'est toujours par le sexe que je me suis déjugé.
Cette bête immonde m'a rongé de son obscessionnelle avidité. Tous les rapports que j'ai pu instaurer, même lorsqu'ils n'impliquaient en aucune façon l'arc sexuel, étaient érotisés.
Dans les réunions, je ne pouvais m'enpêcher de tente de voir apparaître le blanc d'une cuisse, le triangle d'un slip. Dans les rues, je me retourne sur les femmes, accortes ou pas. Et celles qui travaillaient dans mon entourage ont été déshabillées chaque jour un peu plus de mon regard brûlant. Mon comportement, mon premier mariage  (avec une femme à la vie tumultueuse) m'ont éloigné de la plupart des membres de ma famille. C'est en effet en pensant au mariage du fils de mon cousin que m'est venue cette réflexion. Je n'étais pas à ce mariage, mais je n'étais pas non plus à celui de son père. J'étais à l'époque avec ma première épouse et j'étais, de ce fait, personna non grata : le sexe définissait l'ordre du rejet.
Ces tendances marquées se sont à peine estompées. La chape lourde et pesante de la vie professionnelle, le jugement possible de mes enfants, tous majeurs aujourd'hui, le filet dans lequel me tient mon second
mariage sont trois régulateurs efficaces. Je dois donc apparaître comme quelque peu dompté, entré dans le rang de ceux qui se l'attachent à la cuisse.
Rien n'est moins vrai. La femme, l'acte sexuel, le voyeurisme m'aspirent toujours autant. Les interdits m'ont conduit à beaucoup mieux trouver les voies de la sublimation que sont les domaines de la création et de l'activité physique. Mais ce ne sont que des voies de sublimation, des occasions de déplacement de l'objet de la fureur.
La fureur est bien là et son feu rouge habite, habite toujours à n'en pas douter, cet être que je suis, que j'ai toujours été, porteur de l'explosif qui le fait éclater chaque jour un peu plus. Jusqu'au terme de la chaîne radioactive qui s'est enclenchée au premier instant de sa conception.
Mon mal-être et ma recherche sont des échappatoires avortées. Rien, dans ce domaine, ne parviendra à son terme comme parvient à son terme la recherche sexuelle dans l'orgasme et l'éjaculation.
Pour mémoire, ce matin du 13 juin 1993, je reste sous le coup d'une nuit d'érection folle. Sur une envie d'uriner due à l'absorption tardive d'une bière irlandaise, certes, mais une érection tout de même. Jamais un tel phénomène ne conduirait un jeune homme à rédiger le texte que j'écris. La précarité et la modestie conduisent au contraire à la réflexion. C'est pourquoi ma nature sexuelle, la dimension qu'elle a introduit dans ma vie en la conditionnant, m'est apparue avec plus de force ce matin où, précisément,je l'avais retoruvée.

2 commentaires:

  1. Un texte agréable à lire, tout en sincérité, pas du tout obscène, mais surtout, très intéressant vu qu'on entre dans l'antre masculine...

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  2. L'antre masculin est un aussi grand mystère que l'antre féminin, crois-moi. Je décortique un peu ce thème dans le roman que j'écris et qui s'appelle MONTER LA VIE A CRU. J'y utilise la technique des blogs, c'est-à-dire que mes héros interviennent (avec chacun une police de caractères différentes)pour rajouter au texte de l'auteur (qui est aussi un personnage)leur façon de voir ce que celui-ci leur a fait vivre ou va leur faire vivre. Tout part normalement : c'est la vie d'un couple qui se forme puis qui connaît des aventures et qui découvre que le sexe peut venir se surajouter à l'amour au hasard des expériences. Et qui tient droit malgré tout grâce à une complicité intellectuelle entre les deux héros principaux. Je suis pris par ce que j'écris et je crois bien que je laisserais bientôt tomber mon blog pour me consacrer uniquement à la rédaction de ce livre qui grossit, grossit! A l'instant je pense que tous deux nous portons un fruit que l'on va conduire à la vie. Cette idée me fait me rapprocher de toi puisqu'elle nous fait semblables.
    Mais si toi tu vas pouvoir donner ton nom et celui de son père à cet enfant, je serais obligé de prendre un pseudonyme si ce livre voit le jour, ne serait-ce que sur internet. Pourtant, je t'assure que je n'écris rien d'obscène (comme dans le texte que tu as commenté). J'utilise un scalpel pour analyser les sentiments qui naissent à des pratiques peu communes malgré tout. Avec la même sincérité que celle que tu as relevé toujours dans ce texte. Le sexe est le bras de la vie qui cherche sans relâche à nous faire nous reproduire. La vie est le grand ressort de tout ce qui existe sur terre. C'est pour moi comme un principe cosmique qui bouleverse tout sur son passage. L'éruption de ce volcan islandais par exemple peut être considérée comme une manifestation de la vie.
    Merci Suzy d'être allée jusqu'au si profond de moi en lisant ce texte. Tu est celle qui la première a osé y entrer. Ta franchise et ton esprit libre et sincère m'émeuvent. Merci encore!

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