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mercredi 21 avril 2010

Les discussions

Je me suis entendu dire par ma fille cadette que l'on ne pouvait plus discuter avec moi.
C'est peut-être vrai. L'âge (croit-elle) ne me permet plus d'être objectif (comme si elle l'était, elle!). Ah! Si j'avais été de son avis, la discussion se serait déroulée normalement.
Mais il est vrai aussi que si je ne me documentais pas autant, si je ne lisais pas, si je ne réfléchissais pas aux problèmes de notre temps en philosophe, on pourrait me faire dire tout ce que l'on veut. Peu de temps avant j'avais dit d'ailleurs à l'une de mes petites filles parisiennes que je n'aimais pas discuter des problèmes politiques, humains, philosophiques : ces discussions de comptoir, même si elles sont familiales, ne débouchent que sur l'affirmation de l'ego de chacun des protagonistes ; ce qui est en fait le véritable objectif de ce que l'on appelle discussion. C'est ta parole contre la mienne, un combat singulier dans lequel il faut vaincre l'autre; ce n'est pas une réflexion.
Or, il n'y a que cela qui m'intéresse aujourd'hui : une reflexion qui s'étaye sur des textes, des évènements, des jugements, tout un travail d'analyse et de compréhension qui mène à autre chose qu'à la prise de position abrupte ou l'affirmation brutale d'une opinion toute faite qui a la faveur du moment.
Je sais donc que ce n'est pas la peine de discuter avec moi.
Tant mieux!

2 commentaires:

  1. Il y a maintes façons d'assassiner le caractère d'un interlocuteur. Et c'est pénible de voir son caractère assassiné...

    Je dis haut et fort qu'une discussion est possible selon la méthode que vous avez décrite, mais ces accusations (d'être trop vieux, de voir une discussion comme une affirmation de l'ego, d'imaginer qu'un oraison plein d'injures racistes fait avancer le dialogue social...) produisent une sorte de dissonance cognitive. Dès que l'ego est blessé, la discussion dégénère en une affirmation de soi, une assassinat de l'autre et la discussion initiale. C'est un exemple d'école de la dissonance cognitive ce qui empêche la compréhension et encourage les divisions. Mon pays en est pleines.

    Dernière chose, vous étiez la seule personne d'avoir du courage pour écrire un commentaire sur mon billet "n'y PENSEZ même pas !" et je vous remercie pour votre opinion même si vous ne saviez pas de quoi je parlais. La faute de cette mésentente est la mienne. C'est difficile d'écrire bien, mais c'est un plaisir de l'avoir entrepris.

    Dernière chose, je vous promets ! Votre avis m'a instruit un peu. Notre conversation sur nos billets m'aide à comprendre. Est-ce que vous pouvez voir dans notre conversation qui vous est pertinent ?

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  2. Ce qui est pertinent dans nos conversations autour de nos billets respectifs? Oui, bien sûr. Je vous devine comme moi : nous avons des difficultés avec notre environnement humain lorsqu'il s'agit de discussions. Nous ne nous faisons pas toujours comprendre, nous pouvons nous méprendre même. J'ai appris de vous que vous fulminiez lorsque la discussion dérape en une joute d'egos. Je ne supporte pas non plus que, de la discussion, on en vienne à une dispute. Voilà ce que je trouve d'intéressant dans la rencontre que j'ai faite en vous découvrant.
    Une dernière question : pourquoi écrivez-vous en français? Votre niveau est excellent. Il resterait quelques petites choses à changer. me permettez-vous au cours de nos échanges et à l'occasion quelques remarques qui pourraient vous aider? Sans vouloir jouer au professeur, évidemment.
    La dernière phrase de votre commentaire sur LES DISCUSSIONS, je la comprends comme si vous aviez écrit "... conversation ce qui est pertinent pour vous." Est-ce ce que vous vouliez dire?

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