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mardi 2 février 2010

C'était déjà pareil en 1991

En 1991, c'était déjà pareil. On ne se refait pas. Lisez ce que j'écrivais dans ce vieux carnet retrouvé:

"Une fenêtre qui aurait pu s'ouvrir restera très certainement fermée.
Je ne pouvais y croire à l'impossible advenu que l'on attend et quête, harcèle et supplie.
Tous les détours ne sont que peine perdue et déjà le schéma des anciennes douleurs apparaît,
annonciateur d'échec.
J'avance à pas lourds, de gaffe en gaffe, véritablement clown domestique qui s'embrouille
surtout au quotidien dans son fatras invraisemblable de pulsions contradictoires.
Comment ne pas pressentir le fiasco?
Au départ, l'envolée est si belle que déjà elle effraie par son enthousiasme :
qu'y aura-t-il derrière en casse, débris, cris, incantations douloureuses?

La complication s'avance d'elle-même et c'est alors rédibitoire.
Une griserie vaut-elle tant d'ennui et de fracas?
Garder simplement cette fenêtre entrouverte pour y faire coucou-au revoir
et non pas pour entrer comme un voleur,
s'introduire en enjambant par dessus le rebord de la fenêtre
dans un univers où je n'aurais que faire, où l'on ne pourrait pas m'accueillir.

L'égoïsme vous mène à vouloir consommer l'autre.
Encore faut-il que celui-ci attende d'être dévoré.
Chacun se défend d'être assaisonné, se défie et surnage.
La murène qui vient des tréfonds de la mer, qui mord et s'accroche inexorablement
est repoussée d'un coup de talon."

2 commentaires:

  1. J'avance à pas lourds, de gaffe en gaffe, véritablement clown domestique qui s'embrouille...

    Ce bout de texte m'a touchée.

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  2. Cela ne m'étonne pas de toi : les clowns sont pathétiques. Ils se trompent de portes, ouvrent celles qui donnent sur le vide, chantent des chansons qui font pleurer les vieilles dames, éternuent bruyamment lorsqu'un Président parle à la télé.
    Les clowns sont des albatros dessinés par Baudelaire. J'ai vécu ainsi toute une vie à me prendre les pieds dans du gruyère fondu. Mais personne n'a pu m'empêcher de jouer de mon mirliton, tontaine!

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