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samedi 13 mars 2010

08 02 95 (j'étais place Estrangin-Marseille- bouche du métro)

De quel type est cette classe d'ordre? D'éloignement du genre, de bousculade de catégories? On a du mal à encaisser le tiroir-caisse tintant quand s'égrène l'une touche après l'autre. Tiens!
Que demeure l'hospice qui vibre au clair du temps, firmament grelant, groulant, guignant.
J'ai la main à la poste pour entrer du bon pain et sous les perdures d'un guênon de lait, doré,
paré aux morsures d'un dédain, aux gerçures d'un bibain que l'on douche aux olives douçâtres
que rien ne redira jamais, parce que ce temps d'hospice est passé trop clair et que je ne sais plus de quelle classe d'ordre est ce type au profil d'allure, au parfum de parjure, aux mesquineries de vieilles fouilles coulantes.
Bousculades et éloignement dans ce métro d'Estrangin. J'étais pris dans les cuisses des portillons, les mamelles de loi, de celles qui reviennent alors que j'étais là, de nuit, debout, à espérer le pire que rien n'apporta de mieux, qu'un sourire, une oreille affectée,une poitrine attentive à ces regains, foins coupés
qui maintenant se couchent pour me prendre la main et redire des noms, des usages, des grilles, des volets, des soupirs qui saignent, des malentendus qu'on traîne, des huis qui geignent.

De quel type étaient ces grands estains qui se déroulaient sans barrage bleu, au détour des angles de feu?

08 02 95 (j'étais intérieur du métro -distributeurs et guichets de billets)

7 commentaires:

  1. Je crois que je ne suis pas tout à fait réveillée. J'ai beau te lire et te relire, malgré les mots joliment brodés l'un à l'autre, je ne décode pas...

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  2. Mon deuxième compte-rendu : un texte bien étrange, que j'ai lu et relu sans être certaine de ce que je comprenais, même si quelque part, certaines choses m'ont parlé...

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  3. Chère Suzy Wong tout d'abord quel courage de me suivre jusque dans mes retranchements derniers. Tu as trouvé, mais oui tu as trouvé : tout cela n'est que de la broderie, des mots -certains inventés, fabriqués- mis les uns à la suite des autres, comme crochetés par une vieille femme travaillant à faire de la dentelle. Il n'y a que rarement du sens dans ce texte qui prend pourtant appui sur une réalité : une bouche de métro, à un endroit bien précis et un jour qui ne l'est pas moins. Ce texte c'est une évocation d'impressions et je me sers des mots, de la syntaxe comme un peintre abstrait se sert de ses couleurs. Il faut lire sans trop chercher à comprendre objectivement. Tu m'avais dit avoir été bercée par une musique lors d'un texte précédent ; j'ai essayé d'en proposer qui vont encore plus loin comme celui-ci. Qui est limite, je te le concède. Mais voilà ce que l'art d'aujourd'hui peut proposer : des bribes que l'on offre au spectateur, au lecteur, à l'auditeur qui doit se construire une impression, un émoi. Il participe à la création de l'oeuvre qui devient sienne et en même temps multiple puisque chaque récepteur devient à son tour émetteur.
    Je ne sais pas si j'ai été assez clair. Excuse-moi.

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  4. Oui, tu as été clair. Surtout, tu m'as rassurée... je croyais qu'une partie de mon cerveau était à off.

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  5. BONSOIR
    je viens à la va vite te faire signe
    je viens de rentrer du théatre
    il est plus de minuit et je n'ai pas arrêté de rire pendant toute la piéce: un onewomen show d'une grande intelligence et d'une parfaite maîtrise de l'art
    je t'en parle puisse ces mots te souffler un peu de mon rire car je trouve ton texte quelque peu triste
    je t'embrasse et bonne nuit
    merci pour tes mots sur mon texte
    je ferai plus long dans bientôt inchallah

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  6. Suzy, je suis bien content que tu sois rassuré. Ne t'inquiète pas : mon cerveau est certainement plus souvent à off que le tien. Il m'arrive de délirer un peu. Pourquoi sinon avoir choisi ce titre pour mon blog?
    Et puis, tu vois, avec ce texte, j'ai battu mon record de commentaires! itou! (je te cite)!

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  7. LILIA,
    je suis très heureux de te retrouver. Bravo pour le rire dont tu sors. Tant mieux si on peut rire encore et c'est vrai qu'il faut être reconnaissant à ceux qui au lieu de nous faire peur avec toutes sortes de menaces comme d'autres le font, il s'en trouve qui savent nous chatouiller les zygomards.
    Dans mon texte un peu délirant, j'ai voulu aller aussi loin que possible dans l'invention, dans le tricotage de mots même inventés. Mais ce genre à ses limites, je le conçois. Il est surtout fait pour celui qui l'écrit. Comme la musique contemporaine souvent. Et je sais que dans ce cas-là ça peut barber l'auditeur. Pour moi, avec cette bouche de métro de la place Estrangin à Marseille, j'ai voulu exprimer une sorte d'effroi devant la foule, devant la pression que l'on éprouve dans ces souterrains oppressants.
    Avec ça, j'ai réussi à battre mon reord de commentaires. Mais faut pas abuser de ces procédés.
    Rassure-toi je ne suis pas triste. Et puis je peux sauter d'un état à l'autre facilement. Merci, merci Lila d'être toujours attentive.

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