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vendredi 12 mars 2010

JE ME SOUVIENS ENCORE

Je me souviens encore de ce regard qui reste bête lorsque j'ai montré mon cahier, celui que j'ai constitué de feuilles épaisses et grises auxquelles sont collées ces autres blanches d'un petit format mais formant livre par un plis en leur milieu. On reste bête de constater qu'autour de soi, tout près, celui que l'on croyait tout juste bon à siroter un apéro, un jus d'orange avec toi en t'écoutant parler de ton dernier petit voyage au coin de la rue, est aussi capable d'aller bien au-delà, de prendre des chemins qui montent, de forcer le cosmos à rendre de ses mystères. Sinon, si l'on n'était pas comme deux ronds de flan (ils étaient deux en effet, l'une blonde qui ne comprit goutte avant que l'autre, chenu, ne lui ait donné l'avis qu'il fallait porter), n'aurait-on pu dire un mot, avoir un sourire, te dissuader de vouloir continuer à pincer les fesses du ciel pour qu'il en tombe quelques larmes?Sinon?
Mais non, rien. Qu'à te rendre le cahier bien vite après l'avoir à peine parcouru, comme ces espaces domestiques que l'on parcourt habituellement, non pas pour explorer, découvrir, partir à l'aventure, mais pour aller y retrouver cette fleur dont une flore a dit qu'elle se trouverait là, dans cet espace qui, pour cela, ne peut être que domestique.
Alors que toi, tu prétends te déchirer, aller jusqu'au fond des abîmes pour quérir des fleurs inconnues qui n'exhalent que vertiges. Tu gènes, mais tu bouscules les conforts! Tu t'étales, tu fais prendre des risques! Et si on allait considérer la porte que tu ouvres, l'escalier qui, derrière et que l'on devine, monte?
Rends-moi mon cahier. Tu serais un fardeau dans mon ascension.


PS: De ce cahier qu'ont écarté mes convives, une blonde, un chenu, vous avez deux exemples au-dessus.

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