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jeudi 11 mars 2010

SOUVENIRS

Je m'étais chargé d'animer un stage d'enseignants. Objectif : délier les plumes, faire sauter les freins de l'expression. Dès les premières minutes, avant même les présentations, je leur dis :
"Prenez une page blanche. Tracez un trait qui sillonne cette surface. Déposez votre prénom sur la comète de ce trait et dessinez dans un espace et puis dans l'autre des mots afférents à ce que vous avez d'apôtre, à ce que vous êtes d'odieux, à ce que vous prétendez savoir, à ce que vous croyez être ...
Puis allez donc paître, faitez-vous la belle dans un regard de requin. Grignotez le papier jusqu'à ce que l'espace soit dentelle, votre aura une crécelle que l'on entend de loin.
Car vous ferez sonner les mots dans votre tête altière et ce sera du gong! du bang!
Ne craignez ni les ligues ni les barbons qui vous diront qu'il faut deux T à "pète" (ce qui est faut car on n'en fait qu'un à la fois).
Et décrétez que cette page est à vous, que vous l'avez couverte car c'est bien de cela qu'il s'agit. Et c'est tout. Vous n'avez rien à dire ; vous n'avez qu'à tracer, circonvoluter, denteler et laisser votre plume chanter au contact du papier, cigale inutile qui croit vous enchanter.

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