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mercredi 14 mars 2012

PRINTEMPS

Il suffit qu'un crocus ou deux viennent vous saluer pour que la vie semble subitement plus belle et digne d'être poursuivie. La taille des pommiers m'a particulièrement occupée aujourd'hui. Mais depuis ce matin très tôt, avant que le vent se lève, j'ai brûlé quantité de broussailles, piquantes ou non. Puis, j'ai observé mon abricotier, un arbre fou. Lui, dont les fleurs sont si délicates devait être un tardif lorsque je l'acquis. Quel étonnement tous les ans de le voir fleurir le premier, même avant les forsythias. L'idiot, il se fait surprendre par les dernières gelées à chaque fois. Idiot, parce que nous n'avons pu goûter sur plusieurs années qu'une fois ou deux à ses fruits. Des fruits délicieux! Ce qui nous fait regretter d'autant plus son étourderie. Bon, il est fleuri et demain il va encore accroître sa floraison. Le temps est beau, pas de gelée en vue. Mais jusqu'à quand? Pour l'instant il me ravit et, même, je salive.

Tout cela m'a enhardit ; un jardin enfin accessible, offert à mes attentions et demandeur de soins. Un beau soleil aussi et un ciel d'un bleu profond. Un vrai temps de Haute-Provence. Enhardi, oui, vous allez juger! Un nid de chenilles processionnaires m'a nargué tout l'hiver, perché sur l'une des plus hautes branches d'un pin déjà majestueux. Impossible, même à l'échenilloir, de l'atteindre. J'avais jusque là renoncé à grimper dans l'arbre. Eh! bien aujourd'hui, le bien-être aidant, j'ai osé commettre cette imprudence, habituellement fatale aux gens de mon âge. Grimper dans cet arbre jusqu'à mi-hauteur, attrapper mon échenilloir allongé sur sa plus grande longueur et : Tire la ficelle mon petit, après avoir coincé la branche porteuse de ce bel oeuf de soie.
Le nid est tombé, comme une tête tranchée. Je suis descendu de l'arbre et, sur mon brasier toujours en train de se consummer, j'ai grillé mon cocon-parasite avant même qu'une seule chenille puisse en sortir.
Voilà une journée bien remplie. Une journée simple, rurale, au contact des éléments, de la terre et des végétaux. Et du feu avec lequel je l'avais commencée. Une journée comme celle-là, ça a du bon, non?
Un peu moulu, malgré tout, le grand-père! Mais quelle satisfaction!

2 commentaires:

  1. Bien contente de pouvoir revenir lire ta plume, toujours aussi jolie et efficace. Ici, le printemps n'était pas encore arrivé qu'on vivait les premiers jours d'un été prometteur. Habituellement, à la mi-mars, on a encore droit à de la neige. Cette année, le mercure a atteint un 26°C.

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  2. Merci Suzy. Je te réponds personnellement en t'envoyant un mail. L'essentiel, c'est que tu reviennes et ça me soutient beaucoup.
    J'ai vu pour ton fils et je suis inquiet. Je suis tout avec vous et soignez-le bien!
    Georges

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