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mercredi 14 décembre 2011

BONNES FEUILLES

Toujours extraites de MONTER LA VIE A CRU disponible chez AMAZON, voici quelques lignes situées dans le livre de la page 361 à la page 363.

"Zelma faisait courir son regard de mâle en mâle en connaisseuse. Des danseurs lui paraissaient intéressants sur les deux plans qui, ce soir, la préoccupaient : la technique dans la danse, le style dans la présence physique. De nombreux gars présentaient des qualités dans ces deux domaines. Et plus Zelma appréciait des yeux sans rien dire à Hunt, plus celui-ci devenait vert.

Il sentait bien que Zelma avait le problème en mains, que c’était elle qui choisirait son danseur parmi tous ceux qui tournaient dans l’espace qu’ils pouvaient observer, près de leur table. Son regard se faisait pesant sur certains beaux spécimens particulièrement bons danseurs. Les jeunes hommes la regardaient en réponse à ce signal qu’elle leur lançait ; mais ils se tenaient éloignés : la belle aguicheuse était accompagnée. Hunt se mesurait mentalement à ces bellâtres ébouriffants qui, de plus, se révélaient être de remarquables danseurs. Il éprouva son être de l’instant, contrairement à celui qu’il affichait dans ses fonctions : ici, il était ridicule et très peu attractif, absolument dépourvu de superbe. Le coq, ce n’était plus lui. Il faillit demander à Zelma si elle s’amusait en espérant qu’elle lui réponde qu’elle s’ennuyait. Mais il vit ses yeux briller, sa main marquer le rythme des danses, ses sourires même quelquefois à ces jeunes hommes qui, dans leurs figures, venaient frôler leur table.

Ils étaient là depuis un moment à regarder les autres se trémousser et s’exciter avec un plaisir évident. Leur position, à deux doigts de la piste, les rendaient encore plus sensibles à leur ridicule. Ils ne dansaient pas ces deux-là ?
Zelma se tourna vers Hunt dans un mouvement qui démontrait qu’elle avait mûrement réfléchi avant de parler. Ce qu’elle dit glaça Hunt :
- Ecoute, si tu veux que quelqu’un me fasse danser, il faut qui tu t’éloignes de cette table.
A cet instant Hunt faillit défaillir. Il avait compris à quel jeu dangereux il avait joué, vers quel abîme ses tendances l’avaient conduit. Zelma était maîtresse d’elle-même et cette excitation autour d’elle, cette odeur de transpiration de tous ces corps en transe avait ouvert son appétit de vertige. Elle voulait entrer dans la danse, profiter de ces mâles la dévorant des yeux.
Hunt saisit le message malgré la musique étourdissante. Zelma avait même eu un geste brutal : elle lui avait fait signe avec sa main d’aller voir ailleurs. Il lui fit un signe aussi : il serait là-bas, au bar à l’attendre."

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