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lundi 12 décembre 2011

BONNES FEUILLES

MONTER LA VIE A CRU pages 312/313

"Martine exaltait l’être qu’elle avait choisi pour lui faire un enfant. Elle le voulait au maximum de sa force, dans la plénitude de sa créativité, dans la totalité de ses possibilités. Elle le savait subtil, perspicace, génial et généreux. Elle le connaissait toujours admiratif de l’autre, toujours curieux dans tous les domaines de l’activité humaine. Cet homme-là qui cherchait sans cesse, qui creusait toutes les questions, qui voulait savoir de quoi est fait l’infiniment petit autant que le désespérément grand, elle le voulait dans son ventre. Qu’il s’accouple à elle, qu’il lui verse sa semence jusqu’au plus profond de ce qu’elle portait en elle d’espérance pour une descendance triomphante. Martine n’attendait que cela : devenir le creuset où grandirait une suite de Hunt Gram qu’elle idolâtrait, dont elle voulait élever un double.


Surtout qu’il ne devine pas ce qu’elle attendait de lui, surtout qu’il ne doute pas de son amour. Si cette idée entrait dans sa tête, tout serait fichu parce qu’il en serait fragilisé. Le doute conduit à la dérive, à la sclérose. Le fruit né d’une union incertaine, sans objet, devient sec très vite. Il ne parvient pas à maturité. Or, elle voulait engendrer le plus beau fruit qui puisse exister ; elle voulait donner vie à une chance nouvelle pour l’humanité. C’est pour cela qu’à l’instant même où Hunt la pénétrait, glissait cette partie de lui qui le prolongeait à travers une forêt dense de poils noirs, elle souhaitait qu’il s’oublie afin qu’elle puisse lui voler cette auréole qu’elle voyait danser au-dessus de cet homme si beau d’être ce qu’il était, ce qu’il disait, ce qu’il faisait. Martine exagérait bien sûr les qualités de Hunt, mais elle sentait à travers l’acte sexuel tout ce qui était du domaine de la reproduction. Elle était habitée par la conscience de sa démarche. Elle agissait sciemment. Et, au moment où elle sentit Hunt approcher du spasme vital qui propulse la semence du mâle mise sous pression par les caresses et de douces paroles, elle s’approcha de son oreille pour lui murmurer en un seul souffle : -Je t’aime !

Hunt Gram n’avait jamais connu une telle extase, une si grande félicité ; la béatitude totale, infiniment. Il laissa partir son sperme violemment en serrant sa partenaire qu’il embrassait pour la remercier d’avoir dit ces mots magiques qu’il n’avait jamais entendus encore prononcer à ce moment suprême de l’accouplement. Il lui donna tout ce qu’il pouvait donner de lui-même. Ce liquide séminal était plus que son sang : il en contenait d’ailleurs puisqu’il était en résumé le programme qu’attendait l’ovule de Martine qui se tenait en embuscade pour saisir l’être de Hunt et s’en nourrir jusqu’à achèvement de la symbiose des deux demi-œufs qui allait donner un embryon. "

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Bonne lecture pour les fêtes!

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