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lundi 6 février 2012

PARKING VINCI - BLANCARDE

PARKING VINCI - LA BLANCARDE


Je m’en vais vous conter une aventure peu banale.

Ce week-end, pour satisfaire à des obligations familiales, je me suis trouvé à devoir utiliser un parking un peu particulier. Ce parking, situé à Marseille en face de la gare de la Blancarde est fermé aux nouveaux arrivants à partir de 20 heures. Il est surtout réservé à des abonnés, des gens du quartier assez fortunés pour se payer un parking sûr et bien entretenu. Devant passer deux nuits dans un appartenant des alentours, j’avais pris un abonnement pour le week-end dans ce « sélect » parking.

Le troisième jour, devant quitter la métropole marseillaise pour rejoindre à 150 km de là ma modeste ville de Digne les Bains, je me dirige vers la petite porte qui donne accès aux divers degrés des zones du parking. Pour pouvoir entrer - puisque c’était dimanche et que le parking est fermé ce jour-là - il suffit, pour accéder au sein du saint, de faire lire la carte que l’on vous a remise au moment de l’abonnement à un lecteur numérique extérieur.

J’étais face à la petite porte, prêt à glisser ma carte d’abonnement dans la fente lectrice, lorsque j’aperçois, venant à moi, deux silhouettes douteuses : deux grands noirs, encapuchonnés, portant chacun deux gros sacs plastiques au bout de leurs bras comme en transportent les SDF en déplacement. Gare! me dis-je. Voilà qu’ils vont vouloir entrer dans le parking pour venir s’y réchauffer. Comment les en faire sortir ensuite ?

Je n’avais qu’une solution : me hâter d’entrer et tirer la porte sitôt après derrière moi. Ainsi fut fait. Mais ne voilà-t’il pas que pendant que j’attendais l’ascenseur qui allait me descendre au niveau 2, j’entends du bruit, des oh ! des ah ! tout en voyant la porte s’ouvrir sur mes deux porteurs de sacs encapuchonnés.

Vous avez eu peur? me demandent-ils ? Je réponds : Non, je n’ai pas eu peur mais je me suis méfié !

Tous deux comprirent ma saine précaution : il s’en passe tellement à Marseille d’après ce qu’on dit! Mais je fus gêné malgré tout de ma réaction. Surtout parce qu’ils étaient noirs. Je ne voulais pas qu’ils puissent penser que des relents de racisme traînaient dans mon esprit. Et je crus bon de leur dire que j’avais des cousines martiniquaises. Marseille a longtemps été une plaque tournante pour les Noirs d’Amérique du Nord. Mon arrière-grand mère s’était mariée deux fois, une première fois avec un corse dont je descends et une deuxième fois avec un martiniquais avec lequel elle eut deux filles. Les enfants de l’une d’elle, mariée également à un martiniquais, excellaient en musique. Je fis mes premières armes à leurs côtés.

Mes deux pseudo-SDF rirent gentiment à cette confidence. Ils n’en auraient pas eu besoin : ils étaient suffisamment intelligents pour admettre que dans une ville réputée dangereuse un vieux monsieur s’inquiète dans une situation comme celle dans laquelle je m’étais trouvé : entrer dans un parking désert avec à ses trousses deux clochards pouvait avoir quelque chose d’anxiogène.

Bien heureusement ma méprise n’eut aucune conséquence fâcheuse puisque nous finîmes par nous quitter presque cousins : eux aussi étaient martiniquais! C’étaient deux étudiants en médecine qui poursuivaient leur cursus en métropole à la Fac de Médecine de Marseille.

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