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mardi 25 octobre 2011

Page 60 de MONTER LA VIE A CRU

Vous avez là, dans les débuts du roman, une réflexion sur ce que devenait l'amour (ou plutôt la sexualité) à la fin des Trente Glorieuses, cette période faste pour notre économie. La pilule avait fait son apparition et tous voulaient profiter au maximum de la civilisation florissante dans laquelle il vivait.

Si vous voulez savoir comment le couple Hunt - Zelma s'engouffra dans la brêche ouverte dans la vie en ce temps-là, il vous suffit de lire MONTER LA VIE A CRU de Georges Lautier.
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"L’amour, libéré des déterminismes reproductifs, entrait dans la sphère des plaisirs licites, jubilatoires, extatiques, gratuits et renouvelables. On pouvait en goûter à toute heure du jour et de la nuit sans préparation préalable, les odeurs corporelles pouvant même être incorporées à l’excitation du partenaire.



On commença à penser qu’il était devenu possible d’élargir l’assiette des appelés au festin du sexe. On se mit à imaginer, puisqu’il était si facile de baiser, de baiser d’ici, de-là, d’en faire comme un loisir. On avait découvert que la jouissance venait tout aussi bien avec quelqu’un qu’on aimait, avec lequel on vivait en couple, qu’avec une rencontre (inattendue même) que l’on découvrait. La découverte dans tout ça n’étant pas le plus minime des attraits.

L’amour s’ouvrait à l’humanité. L’amour devenait la principale activité des hommes et des femmes. Imposée par la nature initialement aux êtres vivants. L’injonction à se reproduire n’était plus une pulsion aveugle pour l’humanité. Elle devenait un jeu réjouissant, assimilant enfin la passion à la chair et non plus à l’esprit conceptualisateur qui détourne les fonctions vitales de leur objectif pour les transmuer en tortures mentales, comme la jalousie par exemple. Il était devenu, puisque sans risque de procréation non souhaitée, tout à fait licite et naturel de copuler. Inévitablement, l’humain détournait à son bénéfice, face à la nature, ce qu’elle lui avait enjoint d’effectuer grâce au subterfuge du plaisir qu’elle lui donnait en récompense. Il gardait son aptitude au plaisir qui était attaché à l’effectuation de l’acte reproductif, sans courir le risque d’engrossement. Quel animal, quel homme même dénué d’intelligence refuserait un tel pouvoir ? Jouir sans que soit lié à cet acte la hantise de la procréation !"

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