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mercredi 26 octobre 2011

DESSIN D'ETE


L'été, je vis à Valle dAlésani, dans une maison datant de 1751. C'est moi qui ai dégagé d'un crépis moderne l'inscription que porte une pierre au-dessus de la porte d'entrée.
Là-bas, de la chambre que j'occupe à l'étage (mais j'ai publié récemment une photo de cette chambre), j'entends les bruits du village, les conversations, souvent toujours les mêmes, qu'ont les habitants qui se croisent, s'interpellent. Les bruits que je perçois de là-haut me sont familiers. Leur ronron me berce sans me faire avancer. Mais c'est ce que je viens chercher, un accompagnement discret qui me laisse tout le temps de tremper mes plumes et de gratter du papier à l'aventure. Car je pars, oui, à l'aventure lorsque je dessine. Pour donner un titre ensuite à ce qui vient de naître malgré moi et dans lequel je ne suis pas pour grand'chose.
C'est un excellent exercice pour accéder à la quiétude que de dessiner, d'utiliser ou non de la couleur. Autrefois, les hommes tailler du buis tout en gardant un oeil sur le troupeau. Aujourd'hui, moi, je dessine.
Et je vous convie à entrer comme moi en dépouillement, en prise de distance avec le monde à travers le trait, la courbure, l'élégance de la répétition d'une forme en crescendo, puis en decrescendo. Tout vibre, tout respire si l'on sait écouter, comme je le fais de là-haut, dans ma chambre-repaire, en été.

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