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vendredi 13 avril 2012

QUELLE CHANCE!

Il pleut dehors sur la Haute-Provence. Je ne puis donc achever le rangement de mon bois, là-bas, au fond de mon terrain, où se trame toujours quelque crime animalier. N'est-ce pas là que la chatte grisette qui nous visitait quelquefois a perdu la vie, certainement parce qu'elle a voulu faire face à un blaireau?
Combien de mulots, rats des champs ou gerboises ont échappé aux bonds voraces de vipères à cornes nommées aspics? Quant à la grande couleuvre de Montpellier, sur son enroulement d'anneaux innombrables, a combien de mes enfants a-telle fait dresser les cheveux sur leur tête?
Aussi, même si le ciel est noir, si le brouillard se met à envahir la vallée de la Bléone que je distingue en bas, sous mon habitation, je puis déguster mon bonheur. Figurez-vous que mon anniversaire m'a apporté récemment un cadeau qui a fait zing! En plein dans le mille! Un casque sans fil grâce auquel je peux écouter de la musique sur toute la surface de mon aire, aux fins fonds de mon territoire d'herbes, d'arbres et de vies rampantes, volantes, grimpantes, à genoux et priant lorsqu'il s'agit de mante religieuse.
Eh, bien! J'écris délicieusement ces mots qui me viennent sous les doigts alors que j'écoute ce qui s'évade de ce casque et que le fruit de cette écoute est cet objet texte que je vous adresse. J'écoute quoi? Une merveille! Un trio composé de Isaac Stern, Yo-Yo Ma et Emmanuel AX qui jouent du SHOSTAKOVICH. C'est divin, énorme lors de certains passages comme celui qui s'infiltre en moi par mes oreilles à l'instant même : c'est l'allegro de la sonate pour violoncelle et piano, opus 40!
Vous en avez de la chance d'avoir ça en direct!
Et moi donc! Aussi pour continuer à éprouver de ces extases, j'irai à Aix en Provence comme me demande d'y retourner mon cardiologue qui après un scanner des coronaires, tient à ce que je subisse maintenant une coronoscopie. Une petite caméra va remonter dans mon système sanguin et arriver à la porte de mon coeur. Pour y faire toc toc? Demander de ses nouvelles, se renseigner sur ce qui reste de lui après tant de chimiothérapies?
J'irai, oui j'irai même si ça me coûte : c'est trop beau d'avoir dans ses oreilles Shotakovitch qui rampe hors du violoncelle de Yo-Yo Ma, qui bondit hors du violon de Stern et qui coule sous les doigts d'Emmanuel AX! J'en veux, j'en veux encore!
Georges Lautier

1 commentaire:

  1. Oui Georges, j'en veux, j'en veux encore moi aussi de ces moments qui me transportent à ton rythme, aux rythmes de ta musique, au rythme de tes promenades dans ce jardin que j'imagine déjà fleuri. Continue de me raconter des petits pans de ta vie, en échange, je te raconterai mes moments de bonheur et des étincelles de plaisir allumeront nos yeux.
    Dans le livre "Guérir sans guerre" de Johanne Ledoux, écrit après 10 ans de rémission d'un cancer, elle propose des choses simples que parfois on oublie ou on néglige de faire. J'ai lu son livre pour une autre raison que la maladie : la quête de paix intérieure. Si une personne peut guérir sans guerre d'un cancer en adoptant une nouvelle philosophie de vie, moi, j'adopte son mantra.
    « Je m'établis une liste de projets, anodins ou d'envergure, peu importe pourvu que, juste à m'imaginer les réaliser, une étincelle de plaisir allume mes yeux.».

    Oui Georges, vas-y, pour profiter longtemps de tes écouteurs, de ce cadeau génial que ta fille t'a offert pour ton anniversaire, pour pouvoir jouir en écoutant cette musique qui te masse doucement le coeur.

    Je t'envoie un énorme panier de doux petits bisous.
    Sue

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