Pages 285 à 286 de MONTER LA VIE A CRU
(Dans ce passage qui fait suite à celui posté hier, l'auteur donne la parole à Zelma, l'un de ses personnages principaux.)
Zelma a dit … (8. 2)
J’étais sortie avec l’intention de me venger, oui. Je voulais te faire sentir ce que j’ai éprouvé à me savoir trahie. Mais tu as bien compris que je m’étais vêtue de façon à aguicher les dragueurs, non ? Ces bottes jusqu’aux genoux, cette fausse fourrure, les putes ne font pas mieux, je sais. Mais je voulais connaître cette sensation, sans que tu me drives encore, sans que tu me suggères quoi que ce soit. Je suis partie, prête à n’importe quoi, prête à rencontrer un inconnu, n’importe qui.
Le Monoprix, ce n’est vraiment pas un lieu comme aurait pu l’être un salon de thé. C’est là pourtant que j’ai été accrochée par un gars qui, pendant que je traînais devant le rayon des chocolats, s’est approché de moi par derrière et m’a presque soufflé dans l’oreille pour me dire qu’il s’en ferait bien offrir une de ces boîtes qui avaient l’air de me paraître si désirables. Par là, il était déjà entré dans ma recherche : avait-il senti que j’avais un désir cette après-midi et pas particulièrement un désir de chocolat ? De plus, c’est à lui qu’il me suggérait d’offrir ces chocolats ; ou autre chose. Peut-être mon corps, ai-je pensé tout de suite.
(à suivre)
lundi 13 février 2012
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire