Vous n’êtes pas habitués à me
voir dessiner des icônes religieuses. Celle-ci est vraiment exceptionnelle dans
ma collection. Elle est mon interprétation d’une peinture italienne très
ancienne sur bois qui est la propriété d’un couvent en Corse, le couvent d’Alésani
dans la Castagniccia.
Le tableau a été récemment restauré
au Musée du Louvre. Il est exposé au musée d’Aléria, ville située sur la côte
orientale corse qui était capitale grecque d’abord, puis romaine dans l’Antiquité.
Autour d’Aléria s’étalent de grandes plaines où l’on a de tout temps cultivé le
blé. Curieusement, les Phocéens qui ont fondé Massilia (Marseille aujourd’hui
et ma ville natale), 600 ans avant Jésus-Christ, en avaient fait leur grenier à
blé. De Corse donc, dans l’Antiquité, des navires partaient pour approvisionner
Massilia en céréales.
D’où vient ce tableau ?
De Toscane sans doute. Qui l’a transporté là ? Certainement des moines
Franciscains venus dans l’Île de Beauté pour l’évangéliser, apporter la culture
italienne à ces montagnes sauvages. Des quantités de chapelles romanes datent
de cette époque. Le chant polyphonique a certainement été introduit à cette
époque par ces mêmes moines Franciscains.
Tous les ans, pour la fête du
couvent d’Alésani, le tableau sort de son musée et, escorté de motards de la
police nationale, remontent dans la montagne où on l’a trouvé pour que les
habitants puissent l’admirer le temps que durent les festivités.
J’en ai fait un élément
essentiel de mon roman School Fiction qui, dans sa deuxième partie se déroule
dans une île de la Méditerranée qui ressemble beaucoup à la Corse. Je prétends
que le tableau que l’on adore
actuellement, n’est pas le vrai, l’authentique, celui que les Franciscains introduisirent
dans l’Alésani dans les années 1320 ou 1330. L’original était le trésor d’un
schisme religieux dont les membres appliquaient à la lettre les enseignements
de St François d’Assise, celui que le pape actuel a pris comme modèle. Ils ont
été exterminés sauvagement par les armées du Pape auxquelles s’étaient alliés
les Seigneurs dominant l’île. Le tableau original de la Vierge à la Cerise
aurait été mystérieusement protégé et aurait échappé au désastre sans que l’on
sache toutefois où il se trouve.
Les autorités religieuses ont
dû commander une copie de ce tableau afin que soit perpétuée l’adoration que
les populations lui portaient à l’origine. Ainsi, on s’était débarrassé d’un schisme
gênant tout en conservant les objets qui fixaient l’adoration populaire. Du
moins, c’est ce que j’ai imaginé dans mon roman. Mais ne n’est peut-être qu’une
caricature de la vérité. Ce qui explique que mon interprétation de La Vierge à
la Cerise en soit une.
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