Que sont ces bases? Des habitudes, des pratiques ritualisées, toute une vie quotidienne à faire, refaire, défaire. Mais les bases sont si sécurisantes : vous savez où vous mettez les mains, où vous ferez glisser vos pieds. Il nous arrive de fermer les yeux et de nous déplacer en surfant sur les bases. Tant de repères nous guident. Les parfums, les bruits, les contacts de notre peau contre d'autres peaux.
Les bases? Les revoici, les revoilà avec leurs seins dorés, leur bouches goulues qui nous absorbent. Je me disais bien que l'inattendu, que le hasard, que la terreur de devoir s'aventurer en terre inconnue cesserait sitôt que je serais happé par la gueule grande ouverte de ce grand corps connu, reconnu qui chaque septembre nous ramène sur un continent placide. Le "Pascal Paoli", cargo pour lequel j'ai composé de la musique électronique (cf. plus bas dans le blog) m'a vu m'ensommeiller pendant qu'il remontait le long du Cap Corse. Tout drôle, le cap : pendant que sur la mer le ciel était vierge, la montagne au contraire s'emmitouflait de brume laiteuse. Elle préparait l'hiver, elle sombrait dans un contre-jour qui gommait les reliefs. Le soleil se couchait derrière sa croupe, limant tout trait, tout contour.
Toute une nuit passée à dormir sans frayeur par-dessus des abîmes et une arrivée matinale à Marseille, sous le sourire affectueux de la Bonne Mère.
J'étais rentré de Corse. Et je suis avec vous ; d'aujourd'hui à combien encore?
mercredi 7 septembre 2011
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