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mardi 4 octobre 2011

Bonnes feuilles (1)

Vous vous souvenez de Zelma? C'est l'héroïne de mon roman MONTER LA VIE A CRU.
Voici un passage de ce roman que vous pouvez vous procurer chez l'éditeur www.monpetitediteur.com/librairie
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Nous sommes à la page 285. Zelma a découvert que son mari avait une liaison. Elle décide de se venger. C'est elle qui parle :

"Le Monoprix, ce n’est vraiment pas un lieu comme aurait pu l’être un salon de thé. C’est là pourtant que j’ai été accrochée par un gars qui, pendant que je traînais devant le rayon des chocolats, s’est approché de moi par derrière et m’a presque soufflé dans l’oreille pour me dire qu’il s’en ferait bien offrir une de ces boîtes qui avaient l’air de me paraître si désirables. Par là, il était déjà entré dans ma recherche : avait-il senti que j’avais un désir cette après-midi et pas particulièrement un désir de chocolat ? De plus, c’est à lui qu’il me suggérait d’offrir ces chocolats ; ou autre chose. Peut-être mon corps, ai-je pensé tout de suite.


Je me suis retournée en souriant et non pas choquée à la manière de ces bourgeoises effarouchées qui, se sentant convoitées, craignent de faillir. Non, je dévisageais ce mec. Un grand type un peu fort, l’allure d’un représentant de commerce, de ceux qui ont de la gouaille et du baratin. Et puis, surtout, une barbe bien fournie qui paraissait agréable et douce au toucher. Un bon gars viril donc, sans trop de finesse. Un gars qui n’avait même pas dû saisir toute la subtilité des mots qu’il avait choisi de dire dans son approche. Mais un type pas trop tortueux qui d’emblée te fait sentir ce qu’il te demande, c’est un peu mieux que des tremblants qui ne savent plus comment te faire comprendre ce à quoi ils veulent en venir.


C’était un type identique à celui que j’étais venue chercher. Pourquoi lui demander de s’éloigner, en espérer un autre ? Je lui fis remarquer alors, en le voyant éberlué de constater que sa tentative réussissait, que c’était plutôt à lui de m’offrir quelque chose. Avais-je trouvé ces mots pour lui signifier que je n’attendais que son hommage, l’offrande de sa forte carrure et de ses bras solides ?"

Georges Lautier

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